[RP] Le monde évolue (Caster Chronicles)

! C’est une période charnière !. Telle est la phrase que tous les protagonistes principaux de la galaxie ont en tête.

Nous sommes en l’An 28, 3 ans après le début de l’Invasion de la Galaxie par les Yuzzhan Vong. Le Seigneur Suprême Shimmra vient de rejoindre son trône sur Yuzzhan’Tar, leur planète mère, bâtie sur les ruines de Coruscant.
Cependant, leur situation est critique. Toutes ces conquêtes acquises au cours de ces 3 dernières années ont coûté cher en hommes. Leur effectif ne leur permet pas de maintenir leur domination sur la galaxie. La décision est grave : Ils doivent se recentrer sur leur nouvelle capitale, quitte à délaisser certains mondes aux « infidèles ».

Depuis 3 ans, la Nouvelle République souffre. Elle panse les blessures successives causées par cette invasion, mais certaines cicatrices ne partiront jamais.
Afin de renforcer leur position contre les Yuzzhan Vong, une alliance entre elle et les Vestiges de l’Empire germe et devient vite une promesse d’avenir. Cette alliance portant le nom d’ « Alliance Galactique », basée sur Mon Calamari.

Cependant, cette décision ne fait pas l’unanimité. Certains Moffs impériaux ne sont pas prêts à partager leurs ressources avec ceux qui furent jadis leur ennemi mortel. Ceux-ci se regroupèrent donc pour donner naissance à un nouvel « Empire » , jugeant que ceux qui se rallieraient à la Nouvelle République n’ont pas la trempe nécessaire pour un tel projet. Ecœurés par la perte de leur ancienne capitale, ils rebaptisèrent une de leurs provinces Coruscant, dans le but de galvaniser leurs troupes dans le souvenir d’une gloire passée.

Cette future « Alliance Galactique » n’est pas non plus dans une situation rêvée. Certains officiers haut gradés, blasés de ces manœuvres politiques ayant davantage pour but de les mener à la mort plutôt que chercher à les garder en vie, décidèrent de créer un mouvement de Rébellion, préférant la riposte armée face au conflit présent plutôt que de laisser des politiciens décider de leur sort. Ils rejoignirent Hoth, planète encore vierge de toute intrusion Vong.
L’ancien haut conseilleur Pwoe, un Quarren, anciennement auto-proclamé Chef de l’Etat après la chute de Coruscant, ne vit pas non plus cette alliance sous un bon œil. Lâché par la plupart des sénateurs et ne pouvant plus prétendre au titre de Chef de l’Etat, il décida de fuir avec ses derniers soutiens dans le système de New Alderaan, alors libéré par les Vongs, afin de créer son propre gouvernement, un souvenir conservée de sa « Nouvelle République ».
L’Alliance Galactique, affaiblie par tant de divisions, tente désormais de sortir sa tête de l’eau et de faire face à leur ennemi commun.

Trois autres anciens groupes, grâce à la libération de leur territoire par les Vongs, commencèrent à émerger.
Dans l’espace Hutt, les descendants des Mandaloriens, ancien peuple guerrier pratiquement disparu, se regroupèrent pour faire payer aux Vongs et au reste de la galaxie leur quasi-anéantissement. Se regroupant discrètement sur leur planète mère Mandalore, ils préparent leur revanche.
Les membres restants du Soleil Noir, ancienne organisation du crime sous la coupe du Prince Xizor, assassiné 25 ans auparavant par Dark Vador, voit en ces divisions une opportunité d’étendre à nouveau leur influence dans la galaxie.
Enfin, la Confédération des Systèmes Indépendants, mis sous silence depuis l’extermination de ses chefs quelque 50 ans en arrière par le même seigneur noir, retrouve la force de s’opposer à leur complète éradication de la galaxie, luttant jusqu’à la mort si cela devait être leur destin.

Chacun espère la victoire sur ses ennemis. Même si certains de ces « clans » sont issus des mêmes souches, il n’en est pas moins que, si leurs anciens alliés venaient à se mettre en travers de leur chemin, ceux-ci se verraient subir le même courroux que leurs ennemis.

Ainsi démarra la première guerre universelle !


RP écrit le 21 novembre 2006, peu après le passage du jeu à 8 clans.

Tome I : Le porteur d'espoir

Depuis l’accession au trône du Seigneur Suprême Shimrra, la guerre prit un autre tournant. Les Yuzzhan Vong, galvanisés par la présence de leur leader, redoublèrent de férocité. La moitié de la galaxie tomba sous leur coupe au cours des deux années qui suivirent. La Confédération des Systèmes Indépendants fut réduite au silence, le système de New Alderaan fut définitivement rayé de la carte… Les choses allaient de mal en pis. Mettant de côté leurs divergences respectives, une coalition entre l’Alliance Galactique, les Vestiges de l’Empire et la Rébellion, ainsi que quelques survivants mandaloriens, fut créée. Leurs puissances réunies, ils purent mettre un terme à la folie des Vongs. Fiers de leur travail commun, les forces restantes cessèrent le feu, et une nouvelle ère de paix allait pouvoir de nouveau commencer…

Afin de transférer les ressources de l’Académie Jedi sur Ossus, un Défenseur stellaire de classe Vicomte, le Héraut, fut mis à la disposition des Jedis. Cependant, au cours de leur voyage dans l’hyperespace, un incident survint…

« Amiral, nous venons de quitter l’hyperespace.
- Commandant Rack, savez-vous ce qu’il s’est passé ?
- Navré Amiral, je n’en ai aucune idée. Amiral ! Regardez les scanners !

Ceux-ci indiquaient un champ de débris de différents vaisseaux spatiaux à environ 50 000 km de leur position.

- Lieutenant Duo, quels sont les résultats de vos analyses ?
- Il semblerait que ces débris furent à l’origine un destroyer de classe Impérial II et de trois frégates de classe Lancier. Je dénote aussi la présence de nombreux skips.
- Des skips ! Je croyais les Vongs vaincus ?
- Je n’y comprends plus rien, Amiral.
- Lieutenant Harlock, transmettez un message à l’Alliance. Nous n’avons peut-être pas tout à fait gagné la guerre.
- Amiral, je ne détecte aucune fréquence de l’Alliance.
- Comment cela se peut-il ? Qu’est-ce qui est arrivé lors de notre saut hyperspatial ?

L’Amiral resta pensif quelque temps.

- Lieutenant Harlock, l’Holonet existe-t-il toujours ?
- Oui, Amiral. Mais il n’est pas comme d’habitude.
- Pouvez-vous faire une recherche historique ?
- Bien sûr.

La passerelle resta silencieuse en attente des résultats.

- Je n’arrive pas à croire ce que je suis en train de lire !
- Expliquez-vous Lieutenant.
- Il semble que nous soyons toujours à la même époque, mais les évènements n’ont pas suivi le même chemin. Il semblerait que la bataille d’Endor n’ait jamais eu lieu. L’Empereur est tout de même décédé une décennie plus tard, ne pouvant plus transférer sa conscience, et le Grand Amiral Thrawn a repris les commandes. L’Empire ayant perduré, certaines planètes de l’ancien mouvement séparatistes se sont alliées contre leur ancien ennemi, sans toutefois chercher à se rallier à la Rébellion...
- Je n’ose même pas imaginer les répercutions sur la suite des évènements. Qu’en est-il ? Veuillez reprendre le cours…
- L’histoire ayant subi une courbure peu de temps avant la bataille d’Endor, le Soleil Noir n’a pas été anéanti. Le Prince Xizor est d’ailleurs toujours vivant.
Enfin, chose particulièrement surprenante : les Yuzzhan Vong ont effectivement envahit notre galaxie, comme dans notre réalité, mais elle a rencontré bien plus de résistance et son extension n’est pas comparable à ce que nous avons connu.
- Oui, de nombreux Moffs au sein de l’Empire se demandaient ce qui serait arrivé aux Yuzzhan Vong si la Rébellion n’avait pas vaincu l’Empire. Il semble que leur théorie se soit avérée exacte. Ils ont beaucoup plus de difficultés… Très bien, il nous faut nous poser et partir en quête d’informations avant d'être détruit par erreur. Quelle est la planète la plus proche ?
- Mandalore. »

Texte corrigé suite au RP sur la page d'accueil de Swing

Le Héraut arriva dans l'atmosphère de Mandalore. Etrange pour une planète mythique dans notre monde qu'elle soit si facile à trouver dans celui-ci... De nombreuses villes étaient discernables à l'horizon. Le Destroyer alla se poser au large de la ville la plus proche.

Dans ses appartements, Caster devait faire face à la réalité : ils étaient perdus, et il ne semble pas que le vaisseau puisse retourner à son point d'origine. A moins de trouver des pièces de rechange, ce monde deviendrait le leur. De plus, il s'avérait être le seul grand maître Jedi à bord. C'était donc à lui qu'incombait la tâche de jouer de diplomatie avec leurs hôtes. Pour couronner le tout, la Princesse Léia faisait partie du convoi. A se demander si les choses pouvaient être pires...

Il rejoignit la passerelle, où se trouvaient déjà le maître jedi, et ancien padawan, Ric et la Princesse. L'Amiral Darman vint l'accueillir.

"- Alors, Grand maître, que faisons-nous ?
- Quel est l'état du vaisseau, Amiral ?
- L'incident semble avoir grillé l'hyperdrive, mais nous n'arrivons pas à en déterminer la cause. Si nous pouvions rejoindre Mon Calamari...
- ... seulement nous ne le pouvons pas, Amiral. En attendant que vos ingénieurs avancent dans leurs travaux, nous nous sommes posés sans invitation, aussi il serait poli de notre part de nous faire connaître auprès de la population mandalorienne. Veuillez vous joindre à nous s'il vous plait. Ainsi que vous, mon cher Ric, et bien entendu Votre Altesse.
- Commandant Rack, prenez le commandement, ordonna l'Amiral Darman."
Les deux gardes du corps Noghri de la Princesse se joignèrent au groupe.

Cependant, leur atterissage ne s'était pas fait dans la plus grande discrétion. Alors que notre contigent sortait du Destroyer, plusieurs speeders vinrent à leur rencontre, tous vêtus d'armures mandaloriennes.

"- Arrêtez vous là et déclinez vos identités, ordonna le chef du groupe.
- Je suis le Grand maître Jedi Cas..."

Tous les soldats levèrent leurs armes en même temps. Les Noghri se préparèrent à bondir. Caster, Darman, Leia et Ric ne se sentaient pas très à l'aise dans cette situation.

"- Ai-je dit quelque chose de mal ?
- Les Jedi ne sont pas les bienvenus chez nous, répliqua le chef
- Nous ne sommes pas venus pour vous causer du tort. Notre vaisseau a subit de graves avaries, et cette planète était la plus proche.
- Taisez vous ! Avancez par là !"

Le groupe s'avança vers eux. L'Amiral Darman laissa quelques consignes à son second avant de monter à bord du speeder. "Encore embarqué dans des histoires rocambolesques" murmura Ric...

Les speeders d'escorte s'arrêtèrent à l'entrée de la ville, le leur avançant plus profondément dans celle-ci. Caster profita tout de même du voyage pour regarder tout autour de lui. Leur technolgie semble bien avancée, mais il se mis à douter qu'ils puissent les aider à réparer le Héraut, si toutefois la panne était détectée.
Le speeder s'arrêta devant un majestueux bâtiment. Rien que son apparence laissa à penser que ce lieu était le centre névralgique de la cité, voire un peu plus. Ils furent conduit dans une grande suite, où se trouvait un homme visiblement respectable, si l'on note le respect des gardes mandaloriens à son égard. Celui-ci devait avoir entre 50 et 60 ans, mais semblait encore dans la fleur de l'âge.

"- Voici leurs commandants, Mandalore, dit le chef de la sécurité en s'inclinant
- Très bien. Merci."
Le chef de la sécurité se congédia.
"- J'ignore si les circonstances nous permettent de vous souhaiter la bienvenue chez nous, madame et messieurs, mais il semblerait que nous ayons un petit problème", reprit le Mandalore. S'adressant à Leia :
"Il me semblait vous croire morte. Les informations n'étaient donc pas fiables. Et, d'autre part, je croyais les Jedi anéantis. Skywalker lui-même est porté disparu. Donc soit tout cela n'est qu'une vaste mascarade, soit vous êtes tous désespéremment fous.
- Navré de vous interrompre, mais nous mêmes ne savont pas trop à quoi nous en tenir, répondit Caster. Je sais que cela peut être difficile à croire, mais nous ne faisons pas partie de "votre monde".
- Je ne vous comprends pas, expliquez.
- Notre vaisseau a eu une avarie au cours d'un saut hyperspatial, et nous nous sommes retrouvés "transportés" dans une réalité parallèle. Du moins, c'est notre théorie.
- Une réalité parallèle ! Rien que ça ! Et moi qui croyaient que les Rebelles avaient perdus la tête ?
Caster garda le silence, ainsi que ses compagnons. Quelques secondes plus tard, ce fut Leia qui le rompit :
"- Et il s'agit pourtant de la vérité. Vous me connaissez, puisque vous m'avez dit morte. Vous avez donc pu suivre ma carrière avant ma mort. Je n'ai plus à démontrer ma crédibilité.
- Excusez-moi de vous contredire, mais j'ai passé pas mal de temps à trouver un moyen de sortir de la gueule de Sarlacc"

Leia comprit alors tout de suite à qui ils avaient affaire.

"- Vous êtes Boba Fett !
- C'est exact ! Je vois que votre mémoire est toujours aussi brillante ! Ce qui, par ailleurs, signifie que vous n'avez effectivement pas perdu la tête."
Il reste un moment pensif. Personne n'osa ouvrir la bouche. Fett repris la parole :
"- Même si votre histoire est exacte, il n'en reste pas moins que les Jedi ne sont pas bien accueilli par les Mandaloriens. Depuis le début de notre histoire, nous n'avons rencontré que souffrance lors de nos rencontres. De nombreux mandaloriens n'ont pas oublié que leur peuple fut pratiquement anéanti par les Jedi. Comment pourrions-nous vous faire confiance ?
- Avec du temps et des efforts mutuels, répondit Caster. Il se peut même que notre présence ne soit que temporaire, si nous arrivons à réparer notre vaisseau. Seulement, j'ignore si nous pourrons rentrer chez nous même avec un vaisseau en état de fonctionnement. D'autre part, vous nous l'avez dit : Dans votre monde, la Princesse est décédée et les Jedi furent anéantis. Où pourrions nous aller ailleurs ? La Rébellion nous prendra certainement pour des clones, et les autres factions auront encore moins de scrupules à nous éliminer.
- Tout comme nous."
Une vague de froid parcourut l'échine de chaque membre du Héraut. Caster se resaisit le premier :
"- Effectivement, tout comme vous. Mais je ne crois pas que vous le ferez. Vous avez peur des Jedi...
- Nous n'avons peur de rien !
- Mille excuses, Mandalore, si je puis vous appeler ainsi.
- C'est une belle marque de respect de votre part. Vous avez en partie raison. Nous ne sommes pas des bouchers, nous ne tuons pas par plaisir ou par peur. Notre code nous oblige à porter secours aux nécessiteux, moyennant finances. Mais, dans votre cas, je ne pense pas que vous puissiez répondre à ce critère. Mon peuple en est encore à se reconstruire et nous ne sommes pas assez nombreux pour pouvoir tirer notre épingle du jeu dans cette galaxie belliqueuse. Selon ce que j'ai pu connaître de la philosohie Jedi avant son extinction, ceux-ci apportent aussi leur aide quand ils le peuvent. Je crois que nous pouvons trouver un terrain d'entente.
- Je vous remercie de cette proposition.
- Ne vendez pas à la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Rien n'est en fait ! Gardez à l'esprit de mon peuple aura des réticences à vivre avec des étrangers, qui plus est des Jedi. Je ne peux pas leur demander de comprendre votre histoire sans moi-même passer pour un fou et être renversé. Combien de Jedi êtes vous ?
- Environ une cinquantaine, et plus d'un millier d'hommes pour l'équipage du vaisseau.
- Nous n'avons aucune politique xénophobe. Aussi il serait plus sage pour vous de passer pour de simples réfugiés dans un premier temps, afin que vous vous fassiez à la culture mandalorienne. Bien entendu, vous comprenez que vos aptitudes particulières ne doivent pas être connues dans un premier temps.
- Je le conçois tout à fait.
- Bien. Il existe un ancien temple, abandonné depuis très longtemps. Cela vous demandera beaucoup d'efforts pour le rendre habitable, mais cette tâche n'est pas impossible. Si vous voulez garder vos Jedi en sécurité, c'est encore le meilleur moyen.
- Je vous remercie beaucoup pour votre aide et votre hospitalité.
- Ne me remerciez pas. C'est un échange à double sens. Je compte aussi sur vous pour redorer le blason des Mandaloriens !
- Je pense que cet échange nous sera très profitable."

Bien que peu régulier dans la forme, Caster s'avança vers le Mandalore et lui tendit la main. Boba Fett, après une hésitation, décida de la serrer.
"- Je suis le grand maître Caster
- Vous connaissez déjà mon vrai nom. Mais ici, tout le monde me connait sous celui de Cr@Zy*..."

* En fait, cette chute sonne un peu comme un jeu de mots. Boba Fett étant un clone de Jango Fett, les clones sont connus pour devenir fou au-delà d'un certain âge (à l'instar de Joruus C'baoth dans le "Cycle de Thrawn").

Quelques mois étaient passés depuis le crash du Héraut sur la planète Mandalore.

Les Jedis restants ont pu s'installer dans les ruines indiquées par le Mandalore, mais l'atmosphère ne semblait pas propice au développement de leur lien avec la Force. Celle-ci semblait... différente. Pour les plus sages et les plus aguerris, cette différence était à peine perceptible. Mais les jeunes apprentis semblaient avoir du mal à combler l'écart.
Caster repartit plusieurs fois à la capitale pour entretenir les relations entre les autochtones et les Jedis. Seulement, Cr@Zy était souvent en mission, et donc indisponible. Caster avait entendu dire que le Mandalore avait un second, Makiavel Dark, mais celui-ci semblait tout aussi invisible. Caster dut prendre sur lui d'aller voir personnellement la population, et de les aider.

Les Mandaloriens sont un peuple fier, qui s'était renfermé sur lui-même. Pour eux, mourir au combat est un honneur. Mais le nombre de jeunes recrues qui ne revenaient pas de leur première mission était bien trop lourd aux yeux du Jedi. Ils étaient déjà si peu nombreux, et cela n'était guère étonnant. L'Histoire a bifurqué après la fameuse bataille d'Endor, donc le destin des Mandaloriens n'était pas différent de celui qu'il connaissait : un peuple trahi, anéanti, et qui ne possédait pas la force de faire de grandes choses. Et ce, même si leur aide est toujours précieuse.

En dehors du groupe du Mandalore, deux autres groupes revenaient de temps à autre se réapprovisionner. L'accueil fut des plus glaciaux, et le maître Jedi n'eut pas souvent l'occasion d'aller plus loin. En tout et pour tout, seuls les lieutenants directs du seigneur mandalorien semblaient plein d'espoirs pour reconstruire leur monde. Mais ce courage suffirait-il à faire remonter la pente, malgré l'adversité menaçant leur fragile volonté ?
Caster était certain que les choses pouvaient s'améliorer, et que ce monde pouvait prospérer de nouveau. Mais il faudrait relever un obstacle de taille : une majeure partie de la population agissait à sa guise. Cela leur permettait de survivre, mais pas de prospérer, et encore moins de se développer. Il faudrait revoir leur mode de vie, mais sans toucher à leur mentalité et à leurs croyances. Voilà une tâche bien hardue pour cette civilisation au bord du précipice...

En plus de tout cela, Caster sentait un malaise grandir au sein de la population. Il en ignora la source, mais savait que ce sentiment se fera plus pressant et plus précis avec le temps...

Caster se battait avec la rage d'un tigre, mais gardait une expression calme et sereine. Léia se battait non loin de lui et Ric était amené à bord de l'Héraut suite à une sérieuse blessure. Celui-ci supervisait l'entrainement des apprentis quand l'Académie fut attaquée. Caster et Léia étaient partis à toute vitesse dans les bâtiments quand ils entendirent les premiers tirs. De nombreux apprentis étaient déjà morts, et leur propre survie dépendait des compétences de l'équipage du Destroyer.

Après avoir renvoyé nombre de traits laser, Caster s'élança sur ses adversaires pour reprendre l'avantage. Albi le suivit dans la course pour lui porter soutien. De nombreux bras et poignets furent tranchés, gardant autant que possible une posture de défense afin de renvoyer les nombreux tirs provenant des troupes en retrait.
Le combat était très rude, et Caster savait qu'il pouvait ne pas en réchapper. La bataille se jouait à 10 contre 100, et l'adversaire n'était pas à sous-estimer. Sur la cinquantaine de Jedis et apprentis présents sur la planète, seuls une vingtaine ont réussi à survivre jusqu'à présent. Si les mécaniciens de l'Héraut n'arrivaient pas à faire un miracle, il n'en resterait aucun...

L'avantage fut de courte durée, car Caster dut de nouveau céder du terrain pour protéger au mieux sa position. Albi, Léia et Clary étaient toujours à ses côtés pour donner un maximum de temps au vaisseau pour être en mesure de partir.
Une belle ironie ! Ils devaient gagner du temps, mais leur survie dépendait du temps nécessaire.
Le comlink de Caster s'alluma et il put entendre l'Amiral Darman :
"Nous sommes en train de tester les moteurs, ils semblent tenir le coup. Encore quelques minutes et nous pourrons quitter la planète".
Quelques minutes ? Sous le feu ennemi, cela pouvait sembler des heures entières !

Caster finit par se lancer à grands coups de moulinets en direction de la position ennemie. Leurs adversaires étaient d'excellents tireurs, mais une arme de poing est sensiblement inutile au corps-à-corps. Il décapita, trancha, pourfendit une demi-douzaine de corps en quelques secondes. Il semblait dans un état de transe, à l'affût de son environnement. Rien ne lui échappait. Il se sentait invincible ! Le renvoi des tirs de blaster touchait de plus en plus de monde. Le rapport était passé à 5 contre 30.

L'Amiral donna le signal de retraite et les portes de la soute du Destroyer commencèrent à se refermer. Caster reprit le chemin inverse, retournant progressivement vers le vaisseau, tout en couvrant ses amis pendant leur fuite.
Quand ce fut à son tour de sauter pour rejoindre l'embarcation in extremis, un tir le toucha à l'épaule et il s'écroula par terre. Les autres Jedi demandaient à rouvrir la porte pour aller le chercher, mais l'Amiral estima qu'il était déjà trop tard et ordonna le décollage.
Le tireur se rapprocha de sa proie. Caster eut l'impression de voir des yeux pleins de haine à travers la visière en T de son casque, avant que celui-ci ne presse une dernière fois la détente...

Caster sortit de sa méditation en sueur et haletant. Il se leva rapidement et saisit son comlink :
"Amiral, contactez Ric et Léia et retrouvez moi dans la salle de conférence principale. Nous avons des ennuis."

Grâce à sa vision, Caster fit accélérer les réparations nécessaires pour permettre un décollage du Défenseur stellaire. Il savait que cela ne résoudrait pas tout. Une fois dans l’espace, ils seraient à la merci du premier vaisseau venu, l’hyperdrive étant toujours inopérant. Mais c’était mieux que d’essayer de tenir un siège sur la planète…

Afin de ne pas éveiller les soupçons, Ric avait fait évacuer l’Académie par petits groupes. Il ne restait qu’une petite dizaine lors du dernier voyage, quand quelques armures attirèrent son attention. La vision de Caster n’avait pas menti, ils comptaient attaquer l’Académie en premier lieu. Heureusement, ce groupe concentrait les meilleurs éléments. Arckameur, Esus et Cocovador avaient eux aussi repérés les escarmoucheurs mandaloriens. Une grenade fut lancée, Ric la renvoya par la Force, ce qui obligea les hommes en armure à sortir de leur cachette. Les sabres laser s’activèrent et le petit groupe de Jedi se mis à courir vers le vaisseau. Le maître renvoya un tir de blaster vers son tireur, qui l’évita de justesse. « Ces guerriers ne sont pas des débutants » pensa t-il.

Grâce à la Force, le trajet fut de courte durée et les apprentis embarquèrent dans le hangar. Leia, Albi et Caster étaient présents en cas de pépin, mais les guerriers mandaloriens étaient trop lents. Enfin à portée, ceux-ci se remirent à tirer avec une extraordinaire précision. Les maîtres dévièrent les tirs pour protéger leur retraite et le sas se referma. Face au blindage du destroyer, les blasters ne pouvaient rien faire. On entendit l’un des guerriers appeller des renforts à la radio.
Les moteurs commencèrent à rugir et le Héraut décolla. Une fois l’espace atteint, Leia, Ric, Albi, Cooldeamon et Caster se retrouvèrent sur la passerelle. A leur grand étonnement, il n’y avait aucun décollage détecté sur la planète. « Peut-être estimèrent-ils que leur puissance spatiale n’était pas de taille face au Défenseur stellaire », pensa Caster.

La tension baissa subitement, mais les ennuis n’étaient pas terminés. Leurs ressources ne leur permettent pas de tenir plus d’une semaine. Ils devaient donc trouver une autre planète proche où atterrir et rechercher une autre base. Les ingénieurs s’étaient déjà penchés sur la recherche de l’avarie de l’hyperdrive, mais en sortirent systématiquement bredouilles. Ric fit un tour dans ses recrues Jedi à la recherche de personnes douées pour la mécanique. Peut-être trouveraient-ils une solution. De toutes manières, ils n’avaient pas mieux à faire pour le moment.

Sur la passerelle, le commandement du Héraut rechercha un nouveau monde d’accueil, se basant sur la cartographie de leur monde d’origine. Le système habité le plus proche était à 3 jours de leur position à vitesse maximale. Ils n’avaient pas le droit à l’erreur...

[...]

Ces 3 jours furent assez basiques. Les apprentis s’entrainèrent dans le vaste hangar du vaisseau sous la supervision de Ric et Leia. Albi et Cooldeamon assistaient aux réparations mécaniques de l’hyperdrive, et arrivèrent à quelques résultats. Quant à Caster, il passa un long moment à visiter l’Holonet pour se tenir au courant de la situation de la galaxie. C’est à ce moment là qu’il comprit pourquoi le monde avait changé. Lors de la tentative d’infiltration de la Princesse Leia au sein du Soleil Noir, elle y laissa la vie. La Rébellion, endeuillée, a cessé un temps ses opérations… Devant la menace de la seconde Etoile Noire, la bataille d'Endor eut bien lieu, mais l'Empereur n'était pas à son bord à ce moment-là. Dark Vador, lui, fut vaincu par Luke sur la planète forestière.

Une fois arrivé sur place, une nouvelle désillusion se présenta. Aucune planète visible sur les écrans. Une alarme de proximité fit sursauter toute la pièce. Un vaisseau fit son apparition, et fut identifié comme un croiseur de classe Dauntless. L’officier des communications n’attendit pas longtemps pour recevoir un signal.
« Le vaisseau cherche à communiquer avec nous
- Ouvrez un canal, lieutenant », ordonna l’amiral Darman.
Un officier portant un uniforme rebelle apparu par projection holographique :
« Vaisseau non identifié, veuillez couper vos moteurs et préparez vous à un abordage ».
« Coupez les moteurs, lieutenant. Il n'est pas dans notre intérêt d'engager le combat », répondit l’amiral.

Quelques instants plus tard, un capitaine rebelle entra dans la coursive du Héraut, accompagné d’une vingtaine de soldats, blaster au poing. Caster se souvint soudainement d’un détail : dans cette réalité, la princesse Leia est décédée. Il faut donc impérativement la dissimuler. Il demanda à Ric d’emmener Leia à l’écart pendant qu’il accompagnait l’amiral Darman accueillir le contingent rebelle. Il prit soin au passage de dissimuler son sabre laser. Cela éviterait quelques questions gênantes.

Devant l’immensité du destroyer, il était certain que ce petit groupe ne pouvait pas contrôler tout le navire. « Leurs intentions sont alors purement informatives », pensa Caster. « Le fait que nous leur ayons obéit laisse suggérer que nos intentions ne sont pas hostiles ». Quitte à jouer la franchise, autant leur faire clairement part de cet état. Caster prit alors la parole :
« A votre nombre, je suppose que vous n’avez pas l’intention de fouiller tout le vaisseau. Ceci dit, je suppose aussi que notre entretien ne durera pas extrêmement longtemps, si nous ne voulons pas être repérés par une force ennemie quelconque…
- Je vous trouve bien présomptueux. Mais tout autant perspicace. Êtes-vous celui qui commande ce vaisseau ?
- Pour ce qui ait de sa population civile oui. Le commandement militaire revient à l’Amiral Darman, ici présent »
Caster présenta alors l’amiral au capitaine rebelle. Celui-ci repris :
« Mais vous ne vous êtes pas vous-même présenté. Comment vous nommez vous ?
- Je me nomme Caster ».
Le capitaine prit un comlink et partit dans un coin à part. Caster ne put entendre que les premiers mots :
« Commandant, ici Trigger. J’aimerai une recherche sur deux noms. Ces personnes… ».

Il revint quelques minutes plus tard.
« Il semblerait que vos exploits parlent pour vous, commandant Caster. Du moins, c’était votre grade il y a 25 ans. Nous avions perdu toute trace de votre existence peu de temps après l’affaire de l’enlèvement du Haut Conseil…
- Mon chasseur s’est écrasé lors de ma mission suivante dans les Régions Inconnues. Chose bien peu singulière.
- Certes. Nous n’avons cependant aucune information sur vous, amiral Darman.
- Vous m’en voyez peu surpris. Notre monde avait très peu de contacts avec l’Alliance Rebelle. Nous avons du le quitter juste avant sa destruction à bord de ce vaisseau expérimental.
- Oui, ce vaisseau ne correspond à aucune référence connue… Cependant, vous semblez bien loin des Régions Inconnues et votre vaisseau semble en panne.
- L’hyperpropulsion a subit une avarie inconnue. Nous avions trouvé refuge sur un monde primitif, mais nous avons du malheureusement le quitter précipitamment. C’est un miracle que nous nous soyons rencontrés. Nos ressources s’amenuisent.
- Je ne vous cacherai pas que votre vaisseau peut nous aider dans notre guerre, et les faits d’armes du commandant Caster sont éloquents quant à sa loyauté envers l’Alliance Rebelle, bien qu’une absence aussi longue puisse susciter une certaine méfiance. Suivez-moi sur le Rédemption. Nous pourrons plus longuement discuter, et je pourrais vous présenter à notre commandant. Mon contingent restera sur votre vaisseau, par sécurité. Nous ne sommes pas trop loin du Corridor Ison ».
Darman prit son comlink est appela la passerelle :
« Commandant Rack, la passerelle est à vous. Nous embarquons sur le vaisseau rebelle ».


J'ai aussi fait des correctifs sur les RP précédents pour suivre l'idée de Kin sur le tournant de l'Histoire de la galaxie

Le voici, le voilà ! Le traditionnel RP de début de partie ! J'ai mis des points de rupture, vu la longueur. Ca peut servir de chapitre
NB : On vient de me dire qu'il dépasse la longueur autorisée. Je suis donc obligé de le couper en deux...


Cela faisait maintenant plusieurs mois que le Héraut avait franchi les lignes rebelles. Une fois encore, il fut au cœur de nombreuses batailles, et le légendaire vaisseau (du moins pour son équipage) en sortit toujours entier. La Rébellion possédait un avantage culturel qui n’était pas négligeable en temps de guerre : les pièces détachées trouvées ici et là permettaient de maintenir les bâtiments en bon état.

Leur dernier assaut avait usé les nerfs de nombres d’officiers. Suite à la capture d'un des chantiers navals de l'Empire, les forces séparatistes avaient montés une nouvelle base de production de droides de combat sur la planète voisine. Trop importante pour ignorer cette menace, les rebelles établirent envoyèrent des messagers aux autres factions dans le but de mener un raid éclair sur Mustafar. Mais cette action, aussi brave que bien organisée, fut un échec. Les forces furent contraintes de mener un blocus et réquisitionnèrent énormément de ressources. La planète, après ces longs efforts, finit par tomber. Remis entre les mains de l'Empire, nul ne revirent les anciens leaders de ce mouvement.

Cette bataille avait énormément usé le moral des troupes. Au sein de la Rébellion, un repos forcé fut appliqués aux soldats épuisés, laissant les champs de bataille aux hommes encore frais.
L’équipage du Héraut, en particulier ses mécaniciens, humains, non-humains et Jedi, se penchèrent sur le cas de l’hyper-propulsion toujours défectueuse. Même avec un bon hyperdrive de secours, le destroyer était tout de même handicapé dans ses performances. D’après les archives retrouvées dans la base de données du vaisseau, cet hyperdrive était un modèle expérimental visant à rendre un destroyer aussi rapide qu’un cargo léger, en prenant exemple sur les compétences du célèbre Faucon Millénium. Interagissant sur les variables spatio-temporelles, les résultats devaient s’en trouver décuplés. Mais le résultat obtenu fut tout autre : un déréglement l’avait transformé en machine à voyager dans les mondes parallèles.
Avec ces nouvelles données, l’équipage tenta d’isoler ce qui leur semblait être ce dysfonctionnement, avec un succès incertain.

« Très bien ! Nous allons de nouveau essayer l’hyperdrive principal. Préparez-vous au voyage, annonça l’Amiral Darman sur le réseau de communication du destroyer. Cinq… Quatre… Trois… Deux… Un… Go ! ».
L’hyperdrive s’enclencha, et le vaisseau se retrouva quelques dizaines de secondes plus tard à destination, sans rencontrer le moindre souci. La passerelle applaudit les efforts des ingénieurs et mécaniciens pour leur travail acharné, afin de rendre le vaisseau à nouveau pleinement opérationnel.
Soudain, le vaisseau vibra et une violente accélération fit basculer tout le monde au sol. On entendit dans les haut-parleurs : « L’hyperdrive est en train de s’emballer ! Nous faisons notre maximum pour… ». Un grand boum retentit et une lumière aveuglante se répandit à travers les hublots du bâtiment.

Une fois que ses yeux avaient atténués les effets de la lumière, Caster jeta un œil à travers la passerelle pour regarder la position des étoiles : elles avaient de nouveau changé. L’Amiral fut le premier à réagir :
« Rapport d’avaries ?
- Nos systèmes sont opérationnels, les instruments sont en train de recueillir des données pour fixer notre position.
- Vous pensez la même chose que moi, maîtres Jedi ?
- J’en ai bien peur, répondit Ric. Peut-on lancer une recherche d’informations sur l’Holonet ?
- C’est en cours, monsieur, répondit le lieutenant. »
Plusieurs minutes passèrent, le temps d’obtenir assez de données pour resituer l’environnement de cette réalité.
« Amiral, nous avons de nouveau des problèmes !
- Comme si ça n’était pas le cas à chaque fois que cet incident se produit ! Pouvez-vous détailler, lieutenant ?
- Nous semblons avoir rejoint une réalité proche de la nôtre, mais dont les évènements ont une vingtaine d’années de retard.
- De retard ? Nous avons voyagé dans le temps ?
- Cela a toujours été démontré comme impossible, intervint Caster. Nous avons peut-être rejoint un monde qui a évolué plus lentement, avec un léger décalage. Qu'en est-il de la situation politique ?
- Selon notre calendrier d’origine, la bataille de Yavin a eu lieu il y a 10 ans.
- 10 ans ? Vous êtes sûrs ? crièrent Ric, Leia et Caster en même temps.
- J’en ai bien peur. L’Empereur Palpatine est réapparu via l’un de ses clones, et n’a pas encore été défait.
- Où sommes-nous géographiquement, lieutenant ?, demanda Caster.
- Tout près de Dellalt, dans l’Hégémonie de Tion.
- Un trou perdu entre deux objectifs stratégiques pour nous : Mon Calamari et Ossus. Très bien. Restons là en attendant de savoir dans quelle direction partir. Je n’ai pas souvenir qu’il se soit passé quoique ce soit dans cette région de la galaxie. »

Le temps allait être aux conclaves et autres assemblés pour déterminer la marche à suivre. Si tout se passe comme prévu et que leur présence n’agit pas sur les évènements, l’Empereur sera de nouveau renversé dans moins d’un an. Mais que faire d’ici là ?

[…1…]

Dans ses quartiers, Caster réfléchit longuement aux implications qu’entrainait ce voyage temporel. Mais il se souvenait aussi très bien de ce qu’il était à cette période. Après une longue méditation, à écouter les fluctuations de la Force, il lui vint une réalité : il n’avait pas d’autres solutions, il devait fuir. C’est lors de l’avènement de l’Empereur Ressuscité que son potentiel Jedi s’était réveillé, après l’avoir soigneusement dissimulé depuis son enfance. Aujourd’hui, il aurait 29 ans, et était déjà capitaine dans l’Alliance rebelle renaissante. Il ne tarderait pas à faire parler de lui, obtenant à la fin le grade de commandant dans la Troisième Flotte, avant d’entreprendre sa formation à l’Académie de Yavin IV dans 4 ans.

Où pouvait-il aller ? Sa connaissance des territoires rebelles lui permettrait de les éviter avec le plus grand soin, mais il ne peut pas non plus rallier l’Empire. S’il se retrouvait face à l’Empereur, il serait perdu, et la face de la galaxie risquerait de s’en trouver bouleversée. Il connaît les évènements, il les a déjà vécus. Cette nouvelle guerre, et ses super-armes, avait coûté la vie à nombre de ses amis. Xanor restera son exemple le plus marquant, un jeune de 17 ans, volontaire et sympathique. Mais la guerre n’a aucune sympathie… Ric aussi devra faire profil bas, mais il le voit mal abandonner le Héraut à son sort. Il était peut-être leader d’escadron à cette époque, mais il pourrait tout de même rallier la Rébellion si besoin est, son art du camouflage pourra lui permettre d’évoluer incognito. Leia pourrait peut-être passer pour un sosie d’elle-même. Il faut avouer que ça ne manquerait pas de piquant, même si la différence d’âge pourrait la faire passer pour sa propre mère… Aucun des autres membres du Héraut ne risque quoique ce soit. L’Amiral Darman appartenait à la flotte de défense de Commenor avant l’invasion par les Yuuzhan Vong. Aucun risque de ce côté-là. Quant aux étudiants de l’Académie, il faudra les dissimuler à la réalité, leur apprendre à se dissimuler de la Force, et vivre le reste de leur vie dans la clandestinité, le Héraut restant leur seul foyer…

Le Héraut, le vaisseau lui-même était un souci. Il était déjà à peine sorti des chantiers navals quand on a réalisé le transfert de l’Aventurier Errant vers Ossus. Il est technologiquement bien plus avancé que tout ce qui existe en ce moment. Bien que ceci ne soit pas notre réalité, notre présence en fera un jour ou l’autre changer son avenir… Les petits ont déjà fait des merveilles en réparant l’hyperdrive en isolant son instabilité, mais nous ne savons toujours pas comment fonctionnent ces sauts inter-dimensionnels. Nous ne pouvons pas si facilement partir…

Mais il constate aussi qu’il n’a jamais été autant en phase avec la Force qu’à ce moment-là, et il ressent la nécessité de fuir, de disparaître. C’était un message clair. Ce qu’il allait faire ensuite, il ne le sait pas encore. La Force le guidera.


On sonna à la porte, et Ric entra dans la pièce. Il s’installa devant Caster et commença la discussion :
« Alors ? Que vas-tu faire ? Même avec la différence d’âge, tu ne pourras pas utiliser ton nom. Et il en va de même pour moi, sans parler de Leia…
- Je sais. Nous devons interagir au minimum avec notre environnement. Il ne faudrait pas modifier le cours du temps, même si nous savons que ce conflit mènera à de nombreuses morts. Une mauvaise action, et les évènements pourraient en être changés. D’ailleurs, le vaisseau…
- J’ai déjà demandé à l’équipage de s’en occuper. Ils vont concevoir une interface qui inhibera artificiellement une partie des commandes. Tout le monde croira que le Héraut n’est qu’un prototype raté, construit à la demande d’un privé quelconque.
- Je n’ai vraiment plus rien à t’enseigner, dis moi !
- J’en reviens à ma première question : Que comptes-tu faire ?
- Il faut que je me cache. Il faut même qu’on se cache tous. Les Jedis ne sont pas monnaie courante dans la galaxie à cette date. Je pensais au Consortium de Hapès. Je n’ai qu’à me faire passer pour un aristocrate, venu en villégiature, même si les Hapiens prennent part à la lutte. Ca me permettra de me maintenir au courant, tout en gardant un certain écart avec les évènements. Et toi ? A quoi penses-tu ?
- Il existe une planète en lien avec les Jedi, mais qui fut totalement abandonnée peu de temps avant la Guerre Civile ne change.
- Dantooine ? En effet, c’est un bon choix. Je n'ai pas souvenir que les ruines des anciens temples soient encore utilisables, mais cela vaut quand même la peine d'essayer. A la manière de Kam et Tionne Solusar, je vous laisse, à toi et à Leia, le soin de prendre en charge l’Académie.
- Et nous veillerons à ce qu’elle perdure. Mais nous ne pourrons pas rester passifs. Je pense que certains d’entre nous voudront rejoindre la Rébellion pour les aider dans cette lutte. J’ai conscience des risques, mais je ne peux pas rester là sans rien faire.
- Je te comprends, et tu es bien à même de savoir ce que tu fais. Je saurais où vous trouver si le besoin s’en fait sentir.
- Justement, en parlant de ça, j’ai quelque chose à te montrer. Viens avec moi. »

[…2…]

Ric emmena Caster à l’arrière du destroyer, dans un hangar inutilisé, théoriquement utile pour accueillir davantage de vaisseaux si besoin est. Quand ils entrèrent dans la pièce, Caster ouvrit grand les yeux, ne croyant pas ce qu’il voyait. Il était face à un cargo corellien YT-2400, apparemment en état de fonctionner.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda Caster.
- Ca, c’est ton cadeau ! », répondit Ric
Clary les avait aperçus lors de leur entrée dans le hangar. Il s’approcha de Caster, prêt à répondre à ses futures questions
« Cela fait un bon moment qu’on travaille là-dessus, lança t-il. Le fait de travailler sur l’hyperdrive et à la maintenance du vaisseau ont donné des idées à nos apprentis. Et pour tout le boulot que vous avez réalisé pour nous, on voulait vous faire un présent. Il n’est pas encore terminé, mais il le sera d’ici la fin de la semaine.
- Mais comment avez-vous fait ?
- Ce ne fut pas chose aisée ! On a trouvé une vieille épave en cherchant des pièces de rechange pour le Héraut. Le reste, on s’est débrouillé avec ce qu’on a pu trouver à droite ou à gauche. Je vous présente donc votre vaisseau : le Dawnbringer ! Vous voulez monter à l’intérieur ?
- Avec plaisir. »

A côté de la rampe d’accès, une plaque était soudée sur la coque, avec une inscription dessus : « Un rayon d’espoir pour une armée abattue »
« Comme nous n’avons pu faire qu’avec les moyens du bord, excusez-nous si l’intérieur fait un peu… pauvre, repris Clary.
- C’est déjà extraordinaire d’en avoir fait autant, répondit le Grand maître.
- Côté caractéristiques, nous avons aussi fait avec ce que nous avions. L’armement est très prisé par les pillards, aussi la tourelle supérieure ainsi que les canons laser sont absents. Nous avons pu toutefois mettre la main sur des canions à ion, c’est déjà mieux que rien. Les rampes pour missiles à concussion étant encore utilisables, nous avons pris la liberté d’en faire charger 12 à bord sans que cela n’entame trop les stocks du destroyer. Allons vers le cockpit. »
Caster restait proprement médusé par le travail accompli. Ils voulaient lui faire ce cadeau, mais il ne s’estimait pas à la hauteur d’un tel effort. Ric se pencha vers lui et murmura dans son oreille : « Mais si, tu le mérites. Après tout ce que tu as fait pour ce bâtiment et son équipage. ». Le cockpit présentait deux sièges, ainsi qu’un emplacement vide devant les commandes de navigation.
« Merde ! Mais où est encore passé ce foutu droïde ? Teague !
- Bliip triiitt ! »
Une unité R2 s’avança dans le cockpit, se cala devant la console de navigation et lança un diagnostic système.
« On a aussi obtenu une unité R2 pour vous aider. Il connaît parfaitement le vaisseau et il vous suppléera pour voyager dans cette vaste galaxie. Sa dénomination est R2-T3, plus connu sous le nom de Teague. Il a son petit caractère, non sans rappeler l’unité R2 de Maître Skywalker.
- Je suis admiratif.
- Et vous n’avez pas tout vu. Certes, les boucliers déflecteurs restent sommaires. On a essayé de monter en série des générateurs de chasseurs, donc ça reste du domaine du bricolage. Par contre, nous avons utilisé nos connaissances de l’hyper propulseur du Héraut pour booster les capacités de celui-ci. D’après les tests, il atteint un niveau de 0,95. On a vu mieux, mais ça reste extrêmement rapide. Quitte à avoir un armement assez faible, on a préféré miser sur la mobilité. Cependant, les senseurs sont standards, on n’a pas trouvé mieux…
- C’est vraiment merveilleux ce que vous avez fait. Comment pourrais-je vous remercier ?
- En évitant de le démolir au premier vol ! On a passé du temps sur cet engin, on aimerait le voir durer ! Il reste 2 choses à vous montrer : Voici la télécommande du vaisseau. Il sert à la fois de communicateur direct avec Teague, mais peut aussi exécuter quelques commandes basiques sur le vaisseau. Vous pourrez le faire venir directement à vous grâce à l’émetteur de la télécommande, mais nous avons aussi installé une balise hyper spatiale qui le ramènera directement au Héraut si vous avez besoin de nous. En dehors de ça, c’est un cargo corellien standard.
- En dehors de ça, plaisanta Ric. Comment trouves-tu ton nouveau joujou ?
- Il n’y a pas de mots pour le décrire. Mes félicitations à tous !
- Moi aussi, je compte faire un tour à travers la galaxie, déclara Clary. Mais nous n’avons trouvé qu’une seule épave réparable… Je prendrai un de nos bons vieux chasseurs ! », dit-il avec un sourire en coin.

Caster avait encore le souffle coupé, et ce sentiment n’était pas prêt de s’évanouir. Il voulait se cacher, et on lui donnait un moyen extraordinaire de le réaliser. Rien ne manquait, il avait tout ce qui lui fallait. A 52 ans, il pouvait encore ressentir de telles émotions. L’apprentissage des Jedi implique la maitrise des émotions, mais elles sont parfois trop grandes pour être contrôlées, surtout dans le cadre d’un tel bonheur. Caster ne quitta pas le hangar de la journée, participant à l’achèvement de son vaisseau et faire connaissance avec lui…

[…3…]

A peu près une semaine plus tard, Caster arriva sur la planète Hapès. Une certaine tension régnait toujours, suite aux évènements réalisés deux ans plus tôt. Leia avait refusé la proposition du Prince Isolder quant à leur mariage, préférant Han Solo. Caster connaissait la suite de l’histoire et la naissance des jumeaux. Anakin ne devrait d’ailleurs pas tarder à naître, si ça n’est pas déjà arrivé.
Il avait minutieusement préparé son arrivée. Teague lui avait créé une nouvelle identité de toute pièce. Baron d’une lointaine contrée de la Bordure Extérieure, près de Dubrillon, il était venu pour « trouver refuge » auprès d’une force armée qui est malheureusement noyée dans des intrigues politiques. Ta’a Chume, l’ancienne Reine-Mère, avait toujours une forte influence sur les décisions stratégiques, et Caster savait que certaines vies pouvaient être sauvées sans pour autant craindre pour le continuum. Par ailleurs, il était curieux de voir dans quel environnement la jeune Tenel Ka avait évolué. Il avait évidemment caché son véritable passif de Jedi, et avait appris à se cacher de la Force. L’Empereur et Luke Skywalker étaient les deux personnes les plus à craindre quant à la découverte de son potentiel, mais il devait prendre aussi ses précautions avec Teneniel Djo, une sorcière de Dathomir. Il avait aussi construit un sabre-laser plus petit, donc plus facilement dissimulable. Il y avait apporté un grand raffinement et avait tâché de dissimuler l’émetteur de la lame le plus possible, en espérant que cela puisse convaincre les petits curieux par rapport à cet « objet de collection ». Ainsi maintenant, il répondrait au nom de Baron Cale Volsung.
Malheureusement, le Dawnbringer allait nécessiter quelques aménagements avant de pouvoir être considéré comme le vaisseau d’un membre de la noblesse. Il préféra atterrir à l’écart de la ville. Il se débrouillerait avec les commerçants du coin pour finir la customisation.

Deux semaines passèrent, Caster, désormais Cale, avait fini d’aménager l’intérieur du Dawnbringer. Il s’était tenu au courant des différentes intrigues politiques actuelles, retenant quelques « leviers » qu’il puisse exploiter le moment venu. Entre autres, l’archonte chargé des défenses planétaires avait, semble t-il, fait des erreurs que Ta’a Chume n’était pas prête à pardonner, et son remplacement ne tarderait pas à se faire savoir. Peut-être une opportunité de se lancer à corps perdu dans la famille royale.
Il arriva cependant un évènement qu’il n’avait pas prévu. Son comlink bippa et Teague lui transmis un message comme quoi l’Héraut était en orbite. Il pris le premier speeder en direction du spatioport et, une fois là-bas, se dirigea vers la baie qui allait bientôt accueillir le destroyer.
Ric et Leia en sortirent. Mais il les reconnut en majeure partie grâce à leur présence dans la Force. Conscients des enjeux, leurs visages étaient maquillés, les rendant méconnaissables, Leia surtout. Ils étaient habillés avec des uniformes militaires, une grande idée pour ne pas les classer comme Jedi. Cale alla à leur rencontre :
« Que vous est-il arrivé ? Pourquoi êtes vous venus ?
- Merci, nous aussi, on est content de te voir ! répondit Ric avait un clin d’œil.
- Désolé. Je suis juste très surpris.
- On le comprend aisément. Nous avons laissé une grande partie des petits sur Dantooine, mais nous nous sommes rendus compte que la planète devait rester vierge de toute technologie pour éviter les balayages hasardeux de vaisseaux en patrouille. On a alors décidé de venir te rejoindre.
- Oui, c’est une bonne idée. Je suis vraiment content de vous revoir. Très bien, je crois que vous devriez vous présenter au commandement militaire. Ne m’en veuillez pas si je ne vous y accompagne pas, car ce serait bien moins discret qu’ici.
- On se retrouve ensuite ?
- Comme vous le souhaitez. Mais passez des habits civils, ce sera bien plus facile pour nous voir. Autre chose : prenez garde, les rumeurs et moyens de pression sont monnaie courante ici. Tout semble magnifique au premier coup d’œil, mais l’ancienne Reine-Mère est une vieille harpie qui veut toujours chercher à tout contrôler, particulièrement à cause de la haine profonde qu’elle voue à sa belle-fille. Mais passons, je vous en parlerai plus tard. Allez-y sans attendre. »

Ric et Leia, dont Cale ne leur a pas encore demandé leurs nouveaux noms, quittèrent le spatioport comme recommandé. Quant à lui, il se préparait aux évènements à venir, notamment la nomination du nouvel archonte…

Un peu tard pour ma mise en méditation, mais je devais le faire . On sent que je commence à faiblir. Je vous rassure, il n'en reste plus que deux

Lorsque Cale se renseigna sur les candidats au poste d’archonte de Hapès, il y vit un signe du destin. Le jeune capitaine Albi s'était présenté, le double du chevalier Jedi présent à bord de l'Héraut. Ce dernier s'amuserait d'une telle coïncidence. Pour amitié envers son double et par connaissance de ses capacités avant leur rencontre au Temple Jedi, Cale décida de ne pas jouer la concurrence.

En se retournant, il fit face à un autre affichage : la nomination d’un commandant aux forces de défense de l’Alliance Rebelle. Aucun candidat n’était encore inscrit, et Cale se dit que la Force l’avait conduit jusqu’ici et que son action devait plutôt se porter sur cette candidature.
Quelques jours plus tard, lors du résultat, Caster ne fut évidemment pas surpris : il n’avait pas obtenu ce titre. La Force lui avait dicté de faire une entorse au destin, mais celui-ci semblait se défendre. Cependant, le maître Jedi n’avait pas souvenir que ce fut ce commandant là, le récemment nommé amiral Bigde, qui avait brigué le poste bien des années auparavant, dans sa réalité. Ce monde n’était peut-être pas finalement une pure reproduction avec 20 ans de retard de leur propre monde. Les différences commençaient à émerger.

Au fil des jours qui suivirent, le nombre d’escarmouches rebelles semblait se réduire à vue d’œil et la politique se retrancher vers une défense opaque. « Non, les choses ne sont pas du tout comme elles devraient être » se dit-il. A trop de retrancher en une stratégie défensive, l'Empire aurait tout le loisir de se développer et de surpasser en nombre les membres de l'Alliance. Il devait agir, mais où et comment ? Il craignait de rejoindre l'armée, surtout à cause de son double qui allait lui-même bientôt devenir commandant dans la troisième flotte. A moins que les choses changent aussi dans ce domaine…

Cale décida alors de rejoindre le Héraut pour tirer tout cela au clair et peut-être envisager une tactique offensive pour éviter que l’Alliance devienne trop inactive. Certes, la stratégie élaborée par le grand amiral était de réorganiser les effectifs suite à l’attaque sur Coruscant par l’Empereur, mais cela ne signifiait pas forcément de se terrer pendant 20 ans, comme la fois précédente.
Quand Caster, aidé de Leia, tâcha de contacter quelques amiraux de l’Alliance, il découvrit que tous n’étaient pas non plus d’accord pour cette politique passive, qui venait de mener à la perte de la cinquième lune du système Da Soocha, la base secondaire des rebelles. S’engouffrant dans les méandres de la politique de l’Alliance, Cale, profitant de sa couverture de soutien financier de l'armée, démontra son mécontentement là où les autres amiraux avaient peur des représailles. Son devoir était d’éviter que la guerre ne prenne un mauvais tournant. Cette interminable lutte de pouvoir fut conclue par la chute du Secteur Corporatif, un pas en avant vers la chute de l'Empereur ressuscité.

Cependant, ces manœuvres n'étaient pas pour plaire au Haut Commander de l’Alliance, qui ne pouvait laisser son autorité être ainsi sapée. Les amiraux reçurent de nouvelles affectations, et une prime fut lancée sur la tête du maître Jedi.
Caster se rappela alors sa première impression, lors de l’arrivée dans ce monde : de prendre la fuite. Peut-être aurait-il du écouter cette voix, mais il savait qu’il devait faire son possible pour maintenir un semblant de cohésion. Maintenant que les choses étaient partiellement rétablies, il devait se retirer. L’équipage du Héraut lui fit un dernier salut avant qu'il ne rejoigne son vaisseau et disparaisse. Il savait qu’il regretterait cette vie, mais l’exil était le prix à payer pour avoir évité une catastrophe galactique…

Ne sachant trop où aller, Cale se laissa guider par la Force et entra des coordonnées au hasard et enclencha le navigateur hyperespace. Teague réalisait quelques trilles tristes. Il avait appris à apprécier cet équipage pendant la reconstruction du Dawnbringer, et le fait de partir à l’inconnu ne le rassurait pas davantage. Il alla se placer à côté d’une prise de rechargement et se mit en veille. Allongé sur sa couche, Caster laissa son esprit divaguer. Il savait qu’il avait fait les bons choix, mais que l’avenir lui réservait-il ? Ce monde avait des années de retard sur les évènements tels qu’il les connaissait, mais il se trouvait que ceux-ci n’allaient finalement pas suivre la même trame. La guerre contre l’Empereur ressuscité sera-t-elle plus longue que prévue ? Peut-être devrait-il trouver Carnor Jax, celui qui avait soudoyé le médecin de l’Empereur pour détruire ses clones…

[...]

Le lendemain, alors que le réveil venait de sonner, les alarmes retentirent également et le vaisseau quitta brutalement l’hyperespace. Caster reconnut un Interdicteur Impérial, dont sortaient plusieurs Tie de son hangar. Il tenta quelques manœuvres d’évitement, pour les tenir à distance, mais ces modèles étaient trop rapides et trop précis pour être si facilement leurrés, comparés aux performances du Dawnbringer. Les boucliers supportèrent plusieurs tirs alors que Teague rejoignit difficilement le cockpit. Le Jedi et le droide utilisèrent toutes leurs ruses pour sortir de ce guêpier, mais le champ gravitationnel de l’Interdicteur empêchait toute possibilité de fuite…
Cale tenta alors quelque chose de complètement fou. Simulant une avarie suite à un tir de Tie, il se laissa rattraper par le vaisseau et happé par son rayon tracteur. Sa proie dans ses filets, le vaisseau impérial avait coupé son champ d’interdiction. Caster lança alors un missile à concussion, qui dérégla temporairement le faisceau tracteur, à la recherche de la cible à verrouiller, et lui permit de repasser en hyperespace une fois à bonne distance. Il connaissait cette ruse pour l’avoir vu en application quelques fois, notamment par Maître Skywalker, même s’il ne pensait pas en faire lui-même l’expérience.

Seulement, il ignorait totalement la direction qu’il avait prise et se retrouva rapidement à nouveau hors de l’hyperespace, à proximité d’une planète. Une alarme retentit, signalant que le moteur hyperspatial était en surchauffe et nécessitait une rapide maintenance. Caster dut s'offrir un atterrissage forcé sur la planète. Un rapide scanner n’avait détecté que quelques formes de vie animales dessus. Cela ne présageait donc pas un atelier de maintenance, ou quoique ce soit d’utile pour la restauration de son vaisseau. Teague ne le remarqua même pas, bippant pour signaler qu’il pouvait largement s’en charger seul. Il avait juste besoin d’un peu de temps. A vrai dire, qu’avait-il d’autre à faire ? Il était en fuite et devait bien se poser quelque part. Et cette planète semblait propice à la méditation.
Il se posa aux abords d’une vaste clairière, sous un soleil radieux. Aussi étrange que cela puisse paraître, Caster ressentait une vague de froid autour de lui, ne laissant rien présager d’anodin…

Il s’avança doucement à travers les bois, préparant son sabre-laser à l’activation à la moindre menace. Au bout d’un quart d’heure, il tomba nez-à-nez avec une humaine, qu’il n’arrivait pas à percevoir à travers la Force. Celle-ci, cependant, ne l’avait pas loupé. Elle le fixa avec une expression totalement dénuée d’émotions, avant de se jeter sur lui une fois ses sabres laser allumés. Cale n’évita les coups que par réflexe, puis décida de se reprendre et de passer à l’offensive. Son adversaire ne lui laissait pourtant aucune possibilité, faisant preuve d’une exceptionnelle maîtrise dans le domaine du duel. Le maître Jedi laissa la Force couler en lui et se détendit, afin de percevoir le moment où il pourrait enfin porter un coup et déstabiliser son adversaire. Serein, il perçu une faille dans les enchaînements de la femme et s’engouffra dedans. La réaction fut immédiate et la combattante fit un saut périlleux arrière pour se dégager. Celle-ci ne revint pas immédiatement à la charge. Caster se sentait sondé, et ne donna aucune impression de rechercher de nouveau l’affrontement.
Il put alors davantage observer son opposant. Le crâne rasé, le teint pâle, on pouvait distinguer d’anciens tatouages sur sa peau, s’estompant au fil des années. Elle devait approcher la soixantaine d’année, malgré un entrainement physique visiblement rigoureux, démontrant ainsi ses capacités dans la Force. Peu de personnes sont à même de se dissimuler, encore plus à cette époque où l’Ordre Jedi n’était pas encore rétabli. Deux explications se valaient : Soit l’Empereur l’avait entrainé, soit il s’agissait d’une survivante de l’Ancienne République. Il tenta alors d’ouvrir le dialogue, mais il fut devancé par la vieille femme.
« Plus personne aujourd’hui ne sait se battre comme ça. Et même si l’Ordre 66 n’a pas éliminé tous les Jedis, ceux-ci ont arrêté de se battre il y a longtemps. Or, tu sembles avoir fait preuve de tes capacités encore récemment. Qui es-tu ?
- Je m’appelle Cale Volsung. Administrateur des mines de Dubrillon, et originaire de Corellia.
- Tu n’es pas assez doué dans la Force pour me mentir si facilement. Tu es à la hauteur d’un maître Jedi et tu n’en as pas fait mention.
- C’est exact, car il me semblait que nous n’étions plus monnaie courante aujourd’hui et qu’il fallait mieux ne pas précipitamment en parler.
- J’admire ton courage. Pourtant, tu devrais me craindre. Je t’ai déjà démontré mes capacités. Mais tu ne sembles pas ici pour des raisons guerrières. Un égarement ?
- Peut-être. Mais faisons fi des convenances. Vous êtes vous-même brillante dans la Force, et ce ne peut être que le résultat d’un fort entrainement. Soit Sith, soit de l’Ancienne République.
- Il s’agit un peu des deux. J’ai été le commandant des forces séparatistes pendant la Guerre des Clones, je me nomme Asajj Ventress. Mais, bien que ton âge semble présager ta connaissance de ce fait, tu y sembles totalement étranger. Cela est particulièrement intriguant.
- Vous vous êtes honnêtement présenté, j’en ferai donc de même. Je suis le maître Jedi Cale Caster, mais bien originaire de Corellia, dit-il avait un sourire en coin. Je n’appartiens pas réellement à ce monde, mais à un univers parallèle qui a 20 ans d’avance sur celui-ci. Cela vous donne l’explication sur ma méconnaissance de la Guerre des Clones, je ne suis né que quelques mois après la fin de cette guerre.
- Voilà qui est intéressant. Cependant, vous avez de la chance que mon entrainement de Sith soit aussi éloigné. Il fut un temps, les Jedi m’inspiraient la plus grande haine. Mais l’un d’eux a cherché à m’ouvrir les yeux avant de disparaître. Grâce à lui, je suis sortie vivante de cet enfer et je cherche à savoir s’il avait tort ou raison. 30 ans que je médite dans ce lieu, et il semblerait que l’on veuille tester cette rédemption. Soit, suivez-moi. »

Asajj et Cale entrèrent dans une sorte de hutte. Il venait à peine de se rappeler que le scanner n’avait détecté aucune forme humaine sur la planète. Etait-elle une apparition, un fantôme de la Force ? Il ne pouvait le demander. Pendant des heures, ils parlèrent sur tous les sujets. Quand Cale s’interrogea sur le déroulement de la Guerre des Clones, il devina que ces souvenirs étaient difficiles pour son interlocutrice, mais que les raconter lui permettait quelque part de les exorciser. La plupart des noms cités n’interpellait pas le Jedi, mais les connaissances de l’ancienne Sith n’étaient pas à la hauteur de ses attentes pour en apprendre davantage à leur sujet. Toutefois un nom l’interpella :

« Vous m’aviez dit que vous deviez la vie à un Jedi, lorsque nous nous sommes rencontrés, qu’il avait voulu vous ramener vers la lumière.
- Oui, après de nombreux duels et d'avoir goûté à mes aptitudes à le torturer, il n’a jamais changé d’avis à mon sujet. C’était l’un des maîtres du Conseil, le général Obi-Wan Kenobi. »

Evidemment, le nom représentait quelque chose pour lui. Celui qui avait redonné l’espoir à une galaxie en formant le premier des nouveaux Jedi. Ces faits traverseront sans doute les siècles.

Au fil des discussions, la tension perçut par le maître Jedi dans la clairière s’estompait et celui-ci aurait juré voir parfois disparaître la vieille femme. La question de sa vie ou de sa mort lui restera jusqu’à son départ. Sentant la nuit tomber, Asajj annonça à haute voix :
« Il est temps pour nous de nous reposer. Demain commence votre entrainement.
- Mon entraînement ?
- Vous savez des choses sur la Force et son utilisation. Mais vous êtes encore loin d’être à votre plein potentiel. Et vous en aurez besoin pour l’avenir… »

Caster ne comprit pas vraiment ses paroles. Mais il s’exécuta, mettant de côté toute émotion pour trouver le repos. Le lendemain promet d’être une longue journée…

Asajj avait une très bonne vision de la future formation de son nouveau padawan, comme si elle y avait réfléchi pendant des décennies, à parfaire la théorie pour créer un pur soldat de la Force.

« Avant même tout entrainement physique, le serviteur de la Force doit savoir pour quoi il vit. Quelle sera la nature de la Force qu’il compte suivre et utiliser ? Tu le sais déjà, il n’existe pas seulement le côté lumineux et le côté obscur. Plusieurs maîtres de l’Ancienne République abordaient la Force sous d’autres angles, comme la Force Vivante ou la Force Unifiée.
- J’avais eu vent de ces autres concepts, oui.
- D’autres cultures ont développés leur propre philosophie de la Force. En connais-tu quelques unes ?
- Les Jensaraii, les Fallanassi, Zonama Sekot…
- Seulement, toutes ces philosophies sont exactes. Elles servent seulement des desseins différents. Tout ne se limite pas à une question de servilité et de pouvoir à l’égard de la Force… »

L’entrainement s’annonçait alors principalement mental. Caster était naturellement doté d’une grande ouverture d’esprit, mais il ne savait pas s’il serait à même de comprendre tous les préceptes de son professeur on ne peut plus singulier. Néanmoins, Ventress avait raison. Avant de se battre, il faut savoir pourquoi on se bat. Le sentiment de Caster concernant la longue préparation à cet entrainement s’intensifia, bien que ces questions ne restèrent guère dans son esprit. Maître Skywalker avait donné pour consigne, à la fin de la guerre contre les Yuzzhan Vong, d’écouter et de suivre ce que la Force nous dictait. Ce nouvel enseignement ébréchait l’ancien, mais Caster ne s’en offusqua point. Il avait ses réserves, mais la sagesse dégagée dépassait ce qu’il connaissait. Il décida donc d’aller plus en avant, quitte à prendre les risques de quitter la voie qu’il a suivi tant d’années. L’entrainement d’Asajj était issu de l’Ancienne République. Peut-être apprendrait-il davantage qu’en partant du peu laissé par l’Empereur…

L’ancienne Sith suivit son enseignement par un drastique entrainement physique. Débutèrent alors les combats au sabre laser. Caster se défendait, mais Asajj avait toujours l’avantage. Le maître Jedi remarqua les fréquents changements de style de son adversaire, ignorant que le maniement du sabre pouvait être si diversifié.
L’environnement forestier lui avait fait oublier les inquiétudes du monde extérieur, l’endroit idéal pour suivre un entraînement sans être dérangé. Progressivement, sa conception de la Force et sa technique de combat s’aiguisèrent. Il réagissait plus vite, sans pour autant s’abandonner, chose qui donnait toujours l’avantage à Ventress. Toutefois, il se mit à développer son propre style, qui ne laissait jamais la part à une quelconque agressivité ou colère. Il était serein, paisible, et obtint de plus en plus souvent le recul des assauts de son professeur.

De jour en jour, il gagnait en assurance et en sérénité. Il avait même l’impression d’avoir rajeuni de 20 ans avec un tel entrainement. Il battait quasiment à chaque fois son professeur, de plus en plus fière de son apprenti. Caster ne pouvait pas oublier totalement son entrainement de Jedi, mais les dogmes dont il est inspiré ont perdu de leur rationalité. Il semblait percevoir la Force dans son intégralité, toutes ses nuances, toute sa nature. Bientôt, il serait à même de suivre sa voie et de reprendre son voyage.

Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis son crash, et Asajj estima que son entrainement était terminé. Il devait maintenant rejoindre le reste de la galaxie et suivre son parcours. Alors qu’ils discutaient sur les sentiers boisés sous les rayons du soleil, la silhouette de Ventress sembla s’affadir. Malgré tout ce temps, Cale n’avait jamais su définir ce qu’elle était. Un fantôme n’aurait pas cette présence matérielle et un être vivant aurait été perceptible dans la Force.

« Tu as suivi mon enseignement avec beaucoup d’assiduité et de pragmatisme. Tu as su le comprendre et l’améliorer. Peut-être mon existence en tant que guerrière Sith ne me permettait pas d’atteindre ce niveau, et je suis heureuse que tu ais pu y arriver. Je peux maintenant partir en paix, mon savoir étant en de bonnes mains
- Je n’ai jamais vraiment su ce que vous étiez.
- Je suis une incohérence. Ni vivante ni morte, je n’ai pu rejoindre la Force quand mon heure était venue, comme si elle me refusait ce privilège. Peut-être était-ce pour arriver à ce jour, je ne le saurai probablement jamais. Mais je ne regrette rien. Je suis arrivée au terme de mon épopée, la suite est entre tes mains. »

Sur ces mots, elle disparut dans un tourbillon d’air, laissant ses vêtements au sol. Caster les ramassa, rentra dans leur tanière et pris ses affaires. Comme pour faire en sorte que cet endroit suive le chemin de son ancien mentor, il brûla l’habitat et regagna le vaisseau.

En voyant l’air déterminé de Caster en entrant dans le vaisseau, Teague ne prit pas plus d’une microseconde à comprendre qu’il comptait partir et fonça telle une fusée vers le cockpit en faisant retentir une longue trille de victoire. Décidément, ce droide ne devait pas aimer cette planète. Une fois que Caster rejoignit à son tour le cockpit, il s’installa devant la console de communication pour s’infomer via l’Holonet. En consultant la date, il se souvint que l’Empereur devait être défait sous peu dans son propre monde. Il ne reste plus qu’à savoir s’il en était de même ici… Après une rapide lecture, rien ne laissait présager ces évènements et la guerre ne semblait pas être davantage terminée. Une recherche plus approfondie lui permit enfin de tirer quelques informations utiles. D’un côté, Corellia avait réalisé un cessez-le-feu et Hapès s’était refermée sur elle après une bataille qui leur avait coûté cher. De l’autre, le Secteur Corporatif étant déjà tombé, les Chiss ont cessé de se battre pour leurs couleurs et ont regarnit les rangs de l’Empire. La guerre était donc bien scindée entre deux camps maintenant autonomes… Caster s’assit dans le fauteuil du pilote et alluma les moteurs.

Il se demanda alors où aller. « Même avec la prime offerte par le commandement rebelle, il ne pouvait se résoudre à rejoindre l'Empire. Restait alors peut-être les quelques Jedi de la galaxie. Il pouvait toujours apporter sa contribution à la construction du Nouvel Ordre, quitte à faire légèrement basculer le cours de l’histoire. Faudrait-il encore que l’Empereur soit de nouveau vaincu pour que l’Ordre voie le jour. Mais il faudra bien que celui-ci soit prêt pour contenir l’invasion des Yuzzhan Vong… ». Son esprit s’illumina soudainement. La guerre actuelle n’avait que peu de valeur à ses yeux et il ne pouvait rien y faire. Par contre, il pouvait préparer la future invasion, possédant pratiquement 14 années devant lui. Sa destination fut toute trouvée : il entra les coordonnées de Helska 4.

Alors qu’il se reposait, le vaisseau quitta (une nouvelle fois) l’hyperespace. Teague fut le plus rapide et fit un rapide diagnostic du vaisseau. Il informa Cale qu’un interdicteur impérial avait créé un champ et qu’ils s’étaient probablement retrouvés au cœur d’une bataille spatiale. D’après les scanners, un escadron de Tie était en train d’attaquer un cargo d’origine inconnue. Sa conception n’inspirait aucunement Caster, mais il était clair qu’il était tombé dans un guet-apens tendu par les impériaux. Même si ce vaisseau était piloté par un dangereux criminel, Caster voulait en avoir la certitude et voir ensuite ce qu’il en était.
Il fonça droit à une vitesse fulgurante sur l’interdicteur, trop occupé par le cargo inconnu. Il tenta d’activer le rayon tracteur quand le Dawnbringer passa sous le destroyer, mais les réflexes du pilote furent trop vifs. Avant de comprendre ce qui s’était passé, deux missiles avaient explosés et ouvert le hangar. A peine quelques secondes plus tard, Caster utilisa ses deux autres missiles sur le générateur de bouclier du destroyer, passant tellement près que la carrosserie de son vaisseau sentit un peu le roussi pendant quelques secondes. Contraint d’abandonner le combat, il désactiva le champ avant de récupérer ses chasseurs et prendre la fuite. Caster se rapprocha du vaisseau attaqué, l’armement verrouillé sur celui-ci. Teague lui fit part d’un canal de communication entrant. Caster respira profondément pour chasser toute émotion et ouvrir le canal. Une voix féminine sortit des haut-parleurs :

« Vous détruisez les unités impériales qui me poursuivent et vous comptez aussi me détruire une fois la voie libre ? Votre armement est encore opérationnel.
- J’ai vu un vaisseau en difficulté, mais je ne sais pas à qui j’ai affaire.
- Un bon réflexe de votre part. Néanmoins, je me vois mal attaquer celui qui m’a sauvée. Pour faire les présentations, je m’appelle Namida, Souveraine du peuple larmien, commandant de l’AibuShi.
- Je me nomme Cale Caster, capitaine du vaisseau Dawnbringer. Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous aider ?
- Merci de votre proposition, mais bien que mes boucliers aient souffert, mon vaisseau est toujours en état de voler. Je ne veux pas paraître grossière, mais cette embuscade tombait très mal car je suis attendue à une audience sur notre monde. J’aimerai vous exprimer davantage ma gratitude, aussi je vous donne rendez-vous dans 3 jours aux coordonnées qui vont vous être transmises.
- Ca tombe bien ! Je n’avais rien de mieux à faire !, dit-il ironiquement
- Un ton bien singulier pour s’adresser à une souveraine. Mais je vous conseille de prendre cette invitation au sérieux. A une prochaine fois alors ! »

Le vaisseau s’écarta et partit dans l’hyperespace. Caster se sentit bête d’avoir réagit ainsi. Il n’avait plus qu’à accepter ce rendez-vous afin de présenter ses excuses. Observant les coordonnées indiquées, il pourrait aller faire un peu de repérage sur Helska 4 en prévision de son installation là-bas et rejoindre l’invitation après. Il s’agit confortablement dans son siège, attendit la confirmation de Teague pour le saut et alluma les moteurs hyperspatiaux…

Sa mission de reconnaissance sur Helska 4 était à peine terminée que l’heure du rendez-vous avec la souveraine larmienne approchait dangereusement. Bien que ne sachant pas dans quel guet-apens il allait encore se fourrer, Caster n’eut pas la moindre hésitation à entrer les coordonnées dans le navigateur de son vaisseau et à enclencher l’hyperpropulsion. Teague, son droide astromécano, lui, ne partageait pas sa confiance.

Une fois n’est pas coutume, son voyage ne rencontra aucun incident. Les coordonnées correspondaient à une petite planète de la Bordure Extérieure, loin de tout affrontement entre les deux factions de ce monde. Il reçut sans attendre une transmission provenant du spatioport voisin :

« Capitaine Cale Caster, du cargo YT-2400 Dawnbringer. Merci de bien vouloir atterrir dans le hangar 7 et de vous présenter au poste de contrôle. Merci aussi de laisser votre droide à bord ».

Vu la très forte possessivité du droide à l’égard du vaisseau, celui-ci l’allait certainement pas contredire cet ordre. L’atterrissage fut sans embûches et Caster fut emmené dans une vaste salle au plafond élevée et magnifiquement ouvragée. « Peut-être une résidence secondaire de la souveraine », pensa t-il. Cependant, le caractère froid de la pièce était peut-être destiné à mettre mal à l’aise les visiteurs. Cela n’affectait en aucun cas le pilote.
Au fond de la pièce se trouvait une rangée de bureaux disposés en cercles, dont les sièges étaient occupés par une douzaine de personnes. Il reconnut furtivement Namida, placée sur le côté droit de l’assemblée. Il lui parut évident que le nouvel entrant devait se placer au centre. Cale ne se fit pas prier et commença par se présenter :

« Merci de votre accueil. Je me prénomme Cale Caster, capitaine…
- … du Dawnbringer. Nous savons déjà tout cela, capitaine. Nous sommes rassemblés ici à la demande de l’un des nôtres et nous allons passer tout de suite à ce sujet si vous le voulez bien ».

Face à face avec son interlocuteur, Caster nota qu’il ne s’était pas lui-même présenté. Mais vu le caractère solennel de cette assemblée, il ne lui en tint rigueur. Il reprit :

« Namida nous a fait part de son appréciation à votre sujet. Elle prétendait que vous aviez les conditions pour entrer dans notre communauté. Cependant, cette décision nous revient à tous, d’où l’organisation de ce rendez-vous. »

Bien qu’il ignorait totalement ce dont il parlait, Cale ne perdit pas de sa consistance et écouta son interlocuteur avec la plus grande attention, attendant le moment de parler.

« Je vous avouerai, qu’au premier abord, je ne partage pas l’avis de ma collègue. Vous semblez être quelqu’un de trop droit et d’héroïque pour moi. Pour quelle raison devrions-nous vous accepter ? »

Alors qu’il parlait, Caster observa les autres membres de l’assemblée. Nombre d’entre eux ne semblaient pas avoir leur place dans une assemblée dirigeante quelconque. C’était un rassemblement de personnages totalement hétéroclites mais protégeant des intérêts communs. Si son intuition était la bonne, alors la contrebande aussi n’était pas sans soucis s’ils devaient contrôler leurs activités. Bien que réalisant immédiatement les bénéfices qu’il pourrait retirer de cette situation, il décida de laisser le libre-arbitre choisir et mis ses manipulations mentales de côté.

« En toute sincérité, je suis venu ici parce que l’on m’a invité. J’ignorais jusqu’alors le but véritable de ce rendez-vous. Mais j’avoue être assez séduit par l’idée de devenir contrebandier. Mon vaisseau ne sera pas déposé en cale sèche tout de suite.
- Je vous rappelle que vous n’êtes pas décisionnaire ici. Tâchons déjà de savoir ce que nous pourrions faire de vous… »

L’entretien dura une bonne heure. Bien qu’assailli de questions provenant de personnalités qui n’avaient guère besoin de la Force pour lire dans les pensées de quelqu’un, Caster resta constamment calme et détendu. Son récent entrainement lui avait appris que seule cette condition lui donnait accès à toutes les possibilités que lui offrait son environnement. Au cours de l’entretien, certaines mines semblaient satisfaites, d’autres ne l’étaient pas ou ne le laissaient pas paraître. « Après tout, ce n’est pas le premier candidat qu’ils rencontrent », se dit-il.
Après avoir été congédié, Cale comprit qu’il était temps de partir et regagna son vaisseau.

Une fois dans l’espace, il se demanda s’il reviendrait un jour sur cette planète… Ses rêves prirent rapidement fin car son radar indiquait 2 vaisseaux non-identifiés. « Ainsi, telle était leur réponse. Leur repaire demeurerait secret car personne n’en ressortirait vivant ». Caster se laissa doucement rattraper et attendit les premiers tirs. Teague émit quelques bips interrogatifs, ne comprenant pas le manège du pilote. Une fois les vaisseaux à portée, Caster effectua un retournement du vaisseau et fonça droit sur les deux ennemis à pleine vitesse. Son YT-2400 était encore plus rapide que le légendaire Faucon Millenium et ses adversaires allaient en faire les frais. Ne disposant que de canons à ions, il passa en rase motte à côté d’une des cibles, virevolta une fois dépassée et tira deux salves avant que le pilote ait le temps de réajuster ses boucliers. L’autre pilote ne prit guère de temps pour répliquer et les boucliers du Dawnbringer encaissèrent quelques tirs. Se doutant que sa ruse ne marcherait pas deux fois, il mit les gaz à fond et enclencha les hyperpropulseurs une fois à bonne distance. Le seul point fort de son vaisseau était sa vitesse, et il avait clairement fait comprendre qu’elle est une arme à elle seule.

Il reprit la route de Helska 4, se doutant bien qu’il serait informé de la délibération d’une manière ou d’une autre…

Une année s’était écoulée depuis son retour sur Helska 4. Après son tour de repérage et sa visite dans l’antre des contrebandiers, Caster passa le plus clair de son temps à élaborer une stratégie afin d’empêcher les Yuzzhan Vong d’envahir la galaxie.
Evidemment, ses réflexions ont été maintes fois interrompues. Soit par le droide assassin envoyé par la Guilde des Contrebandiers, certainement en signe de refus et dans l’objectif d’empêcher toute personne non habilitée à connaître leur repaire. Mais ils ne s’attendaient pas à avoir affaire à un Jedi. La télékinésie fait des merveilles lorsqu’on nous envoie des pièces de rechange sur pattes… Ou alors par son propre droide, surexcité par l’absence totale de voyages avec son vaisseau (parce que c’était devenu SON vaisseau). Devant l’évolution négative du droide, Caster pris la décision de sauvegarder ses connaissances sur le vaisseau et d’effacer tout le reste, le reprogrammant en partie avec les protocoles du droide assassin. Cela pourrait toujours lui être utile, pensa le maître Jedi. Reprogrammé sous le nom de « Reed », celui-ci passa un peu de temps sur l’Holonet à la recherche d’équipements capables d’améliorer les performances du vaisseau. Une attitude bien plus lucrative, en espérant que cela ne tourne pas à l’obsession à l’instar de sa précédente personnalité…

Ses réflexions contre l’invasion le dirigèrent tout d’abord vers la végétation d’Ithor. La mission de Corran Horn sur cette planète avait permis de savoir qu’un certain type de pollen jouait le rôle d’allergène sur la « vie » organique de leurs équipements. Mais les scientifiques n’eurent pas l’occasion de travailler davantage cette hypothèse. Cela dit, il restait une question de taille : comment propager un spore dans le vide galactique ? Et comment connaître la quantité adéquate pour bloquer des vaisseaux-monde entiers… Ils avaient aussi découvert, pendant la guerre, les limites de leurs basal dovin, mais la Nouvelle République ne laisserait jamais une sorte de « mini super arme » en activité dans la galaxie, sous prétexte qu’un Jedi, de surcroît inexistant dans leur réalité, avait eu une vision de l’avenir… De plus, ces deux options menaient systématiquement à la mort des sujets, une vision peu digne d’un Jedi. Même si l’enseignement de Ventress lui avait fait découvrir un plus large spectre de niveaux de conscience, Cale ne souhaitait pas trop approcher du côté obscur pour autant.
Il existait cependant une théorie qui pourrait tout simplement les empêcher d’entrer dans leur galaxie, mais cela relevait de théories scientifiques millénaires sur l’impossibilité de franchir cette barrière hyperspatiale. Plusieurs hypothèses avaient été soulevées quand l’envahisseur avait réussi cet exploit, mais Caster les ignorait totalement. Après tout, il était bien occupé ailleurs à ce moment-là… Il se souvint que cette technologie était un dérivé des interdicteurs impériaux, dont l’idée de le développer sur les caractéristiques des basals dovin avait été soulevée, mais il n’en connaissait pas les détails. « Toutes ces données doivent se trouver dans la mémoire du Héraut ! », s’écria-t-il. Seulement, là où le bas blesse, c’est qu’il n’avait pas la moindre idée d’où pouvait se trouver le croiseur. Sa balise de retour automatique ne fonctionnait plus, signe que le vaisseau avait été mis au rencard. Les derniers à l’avoir piloté sont les membres d’équipage, probablement dispersés à travers la galaxie. Comment mettre la main sur l’un d’eux ?

Pour retrouver un vaisseau, la Force n’était d’aucune utilité. Mais s’il s’agissait de retrouver des êtres humains, alors celle-ci lui viendrait peut-être en aide. Reed toujours occupé, Caster se plongea dans une méditation très profonde, à la recherche d’indices lui permettant de retrouver ses anciens compagnons. Des images furtives se matérialisèrent dans sa tête : une planète sombre, humide, boueuse, vierge de toute civilisation. Puis d’autres images lui vinrent : un liquide, un contenant, une boisson. Les pièces du puzzle prirent place dans la tête du Jedi : La dagobienne de Ric !
Celui-ci lui avait dit une fois qu’il n’y avait rien de meilleur que de cultiver à la source. La plupart des cantinas se réapprovisionnaient là où ils pouvaient. Ric avait décidé de tester la culture directement sur la planète. Un choix bien étrange compte-tenu de l’inhospitalité régnante. Mais nous sommes des maîtres Jedi, ce genre de choses ne nous arrêtent pas.
Toutefois, retrouver ses anciens collègues et mettre la main sur la base de données du Héraut n’était pas le seul problème à résoudre. Caster allait aussi devoir mettre la main sur Nom Anor et Yomin Carr avant l’arrivée des extra-galactiques, sans quoi ses efforts risqueraient d’être découverts…

A son réveil, il fut surpris de tomber nez-à-nez avec son droide, s’interrogeant visiblement sur les activités de son maître. Caster se releva et tapota le dôme de l’unité R2 afin de le rassurer, avant de prendre la direction du cockpit. Helska 4 avait beau être une planète à la végétation luxuriante, le vaisseau semblait avoir été épargné par les facéties forestières. Le décollage se fit sans encombre, le petit droide réalisant une trille de satisfaction pour son premier vol.


La planète était restée égale à elle-même : froide, lugubre et hostile. Mais pour quelqu'un qui réalise des expériences pour créer une race de rancors imbattables, on pouvait vraiment se poser des questions sur son sens du mot "hostile"

Reed n'était pas très enthousiaste à l'idée de se promener sur une planète pareille. Entre deux parties de déjarik, il continua ses recherches pour trouver de l'équipement bon marché pour améliorer les performances du Dawnbringer, malgré la mauvaise qualité du réseau Holonet dans cette partie de la galaxie. Il revint voir son maître avec ses conclusions : Ayant étudié la référence dans ce modèle, l'Outrider, il semblerait que seul le matériel militaire impérial soit suffisamment costaud pour répondre aux exigences de Caster. Et, bien évidemment, ce genre de matériel peut difficilement s'acheter. Il garda cette information de côté, afin d'y revenir plus tard, quand le vaisseau en aura vraiment besoin.

Deux jours suffirent pour que le radar détecte un vaisseau en approche. De conception nubienne, Caster reconnut facilement son pilote. Cependant, il le sentait… changé. Lui envoyant une image mentale pour lui faire parvenir sa position, Ric alla se poser non loin. L'aisance avec laquelle il fit atterrir son vaisseau ne laissa pas Caster indifférent. Nul doute qu'il avait déjà répété cette action de nombreuses fois. Il est des jours où l'on pouvait douter de la voie de ce maître, vu sa forte dépendance à sa boisson alcoolisée favorite. Il se demandait quel pouvait être l'impact sur les jeunes recrues que lui et Leia continuaient à former.


« Eh ben ! Si je m’attendais à voir un revenant, j’aurai apporté mes fioles d’eau sacrée », lança Ric.
Caster était particulièrement surpris de voir son ami ne pas marcher aussi droit qu’il le devrait, et il pouvait sentir l’alcool malgré les odeurs nauséabondes dégagées par les marécages avoisinants. Décidément, il semblerait que même les Jedi ne soient pas épargnés par l’alcoolisme…
« De toute façon, je n’ai pas l’impression que l’eau soit ton fort.
- Touché.
- Comment Leia gère-t-elle tes fréquentes beuveries ?
- C’est bien ça le problème. Elle m’a envoyé en "pèlerinage" à travers la galaxie afin de retrouver ma vraie voie. Je ne repasse à l’Académie que de temps en temps.
- C’est d’ailleurs à ce sujet que je suis parti à ta recherche. Je recherche l’endroit où vous vous êtes installés.
- Ah, ça. Nous n'avons pas quitté Dantooine depuis que nous sommes arrivés dans cette réalité. Les anciens temples sont encore en état de servir et sont la cible de légendes locales qui nous garantissent un minimum de tranquilité. Mis à part la faune locale un peu brutale, nous y sommes bien.
- Et le Héraut ?
- On l’a fait se poser sur l’une des lunes du Système Lok. Personne n’ira non plus chercher quoique ce soit là-bas. »
Caster resta méditatif sur la suite qu’il comptait donner aux évènements, quand Ric le tira de ses pensées, se donnant un air beaucoup plus sobre :
« Au fait, tu tombes bien. Je sais que tu veux tout faire pour stopper l’horreur qu’a représentée la guerre contre les Yuzzhan Vong, mais un petit coup de main dans le présent ne serait pas de refus. Nous n’avons finalement pas pu rester cloîtré en attendant que le temps se passe. Flo a fini par voler l’une de nos frégates et est parti rejoindre les assauts contre l’Empire. Même sans rejoindre réellement les rangs de la Rébellion, il a recruté d’autres personnes et a réussi plusieurs assauts contre des cargos de ravitaillement impériaux. Ca lui a tellement donné confiance en lui qu’il se sent prêt pour attaquer l’un des chantiers navals. Heureusement, Leia a calmé ses ardeurs et il est tranquillement reparti en chasse, accompagnés d’autres Jedi. Je sais que tu voulais que l’on fasse profil bas, mais je comprends le petit et j’irai même jusqu’à l’encourager. Cette réalité n’est pas la nôtre, et elle est en train de filer tout droit vers un autre destin. Rester inactif serait idiot.
Enfin voilà, il a réussi à prendre pied dans plusieurs systèmes, mais le voilà incapable de défendre correctement ses bases avancées. C’est là qu’on aurait besoin d’un coup de main… »

Caster écouta longuement le récit du maître Jedi, rattrapant tout ce qu’il avait pu rater au cours de ces 15 derniers mois. Les deux maîtres décidèrent, une fois la récupération des cultures de Ric effectuée, de rejoindre l’Académie et de prêter main forte aux jeunes recrues dans leur combat contre la tyrannie impériale.


Je connais que la fin fait très cliché. Mais bon, j'ai pas trouvé mieux. Il m'a déjà fallu tellement de temps pour l'écrire ^^

Tome II : Se sauver soi-même

Cargo YT-2400 immatriculé "Dawnbringer", quelque part sur la voie commerciale corellienne...

Sur sa couchette, Caster laissait dériver son esprit, n'arrivant pas à se détendre suffisamment pour s'endormir. Le Haut Commandement de la Rébellion lui avait assigné pour mission de retourner sur Hoth et d'y établir une nouvelle base. Son vaisseau était accompagné de plusieurs autres cargos, emmenant le matériel nécessaire à sa mission. Selon eux, l'Empire imaginerait mal de voir les rebelles revenir sur l'une de leurs anciennes bases, compte tenu que celle-ci avait été découverte par Dark Vador, et non par l'Empereur. Cela se tenait, mais la perspective de passer les prochains mois par -30°C quand le soleil atteignait son zénith n'enthousiasmait vraiment pas le Jedi.

Depuis qu'il était revenu dans les rangs de la Rébellion contre l'Empire, il appris que certaines choses avaient suivi le cours de l'histoire, et d'autres non. Luke Skywalker avait été récupéré par sa famille et se remettait progressivement de son passage dans le côté obscur, bien que personne ne savait où il se trouvait. A contrario, l'Empereur était toujours en vie et sa fabrique de clones fonctionnait toujours, un bastion imprenable dont l'opportunité de destruction leur avait échappé. Le seul point positif était la disparition d'Umak Leth, ingénieur responsable des armes de destruction massive de l'Empire, lors de l'assaut sur le canon hyperspatial.
La guerre continuait de battre son plein, et rien ne laissait présager une fin prochaine... Cela non plus n'était pas pour satisfaire le Jedi.

Allongé, un bras devant ses yeux, il se demanderait quel serait le prochain maillon, le point de rupture qui pourrait faire basculer la galaxie vers une fin heureuse ou brutale. Mais rien n'y faisait, sa concentration n'était pas suffisante et son esprit trop troublé pour discerner quoique ce soit...

Son vagabondage spirituel prit fin quand plusieurs alarmes retentirent dans le vaisseau, intimant au pilote de rejoindre son siège. Le convoi entier venait de quitter l'hyperespace au milieu de nulle part, mais pas sans compagnie. Trois destroyers impériaux et un interdicteur les attendaient visiblement car ils ouvrirent le feu dès leur arrivée. A l'instar de ses compagnons, Caster se lança dans une série de virages serrés, mais deux vaisseaux autour de lui n'eurent pas l'occasion d'entamer les manœuvres. Deux autres suivirent peu de temps après, et les impériaux purent enregistrer trois pertes de plus dans la minute qui suivit. Sur les neuf transporteurs initiaux, il n'en restait déjà plus que deux. Caster ouvrit un canal crypté vers le Gallofree restant et lui transmis des coordonnées de saut hyperspatial pour entamer leur fuite. Mais les destroyers impériaux ne leur laissa pas le temps de s'organiser. Même s'il ne restait que deux vaisseaux, donc plus difficile à atteindre, leurs tirs firent mouche et détruisirent le Gallofree. Seul restait désormais le Dawnbringer. Enchainant tonneaux, inversions de poussée et un pilotage des plus difficiles qu'il ait du réaliser, Caster arriva à s'éloigner des vaisseaux impériaux et s'apprêta à abaisser les manettes pour plonger dans l'hyperespace.

Mais, malgré une très longue distance et des mouvements erratiques, un seul tir du destroyer suffit à réduire à néant les boucliers du cargo et annihiler ses moteurs. Le maître Jedi en fut d'ailleurs le premier surpris. Un tir pareil relevait d'une chance extraordinaire. Plusieurs autres tirs des turbolasers fendirent l'espace et vinrent percuter le vaisseau. Reed lança une trille stridente avant d'être projeté de l'autre côté du cockpit. Caster, lui, eut à peine le temps de prendre conscience que sa vie allait s'achever, sans savoir qui les avait vendu. Une seconde plus tard, sa console explosa, propulsant le Jedi sur sol, inconscient...

Pont de "l'Inquisitor", quelque part sur la route commerciale corellienne...

« - Seigneur, le dernier vaisseau abattu ne s'est pas disloqué. Nous captons un signe de vie à son bord.
- Très bien. C'est très exactement ce que je souhaitais. Tractez l'épave et chargez-vous de son occupant. »


Quelque part, à bord de l'Inquisitor, quelque part dans l'hyperespace...

Caster ouvrit lentement les yeux. Il se trouvait dans une vaste salle blanche, allongé sur une sorte de table. Il devina rapidement qu'il se trouvait dans l'antenne médicale d'un destroyer impérial. Attaché par des sangles, il n'eut aucun mal à les ôter grâce à la Force. Une fois debout, il fit le tour de la pièce.
On lui avait enlevé ses vêtements et mit une blouse. Mais on lui avait également pris ses armes, dont son sabre-laser. Sans surprise, on avait pris soin de ne pas les laisser à sa portée. Seule la Force demeurait présente et prête à l'appuyer. Il isola la porte dans son esprit et chercha à l'ouvrir, mais rien ne se passa. Augmentant sa concentration, il retenta sa chance, sans succès. Soit ce vaisseau était incroyablement sécurisé, soit ses adversaires savaient de quoi il était capable… Demeurant dans le doute, sa seule issue était d’attendre que l’on vienne l’interroger. Peut-être aurait-il une occasion de s’enfuir. Installé en tailleur sur la table d’examen, il ferma les yeux et tenta de libérer son esprit pour être en pleine forme le moment venu.

Sans chronomètre, il lui fut impossible de savoir combien de temps s’était écoulé jusqu’à ce qu’il entende des bruits s’approcher de sa geôle. L’homme se leva et attendit le prochain mouvement. La porte s’ouvrit, et plusieurs stromtroopers entrèrent, blaster en main. Caster voulut désactiver leurs armes, mais la Force ne lui répondait plus. Une étrange sensation apparut soudainement, comme si on lui avait coupé l’oxygène.
Un homme entra alors à son tour dans la chambre. Caster vit d’abord les bottes noires passer l’encolure de la porte avant de voir, une seconde plus tard, l’individu en entier. Et ce qu’il vit lui fit connaître la plus grande peur qu’il n’avait jamais connu jusqu’à ce moment. Entièrement habillé de noir, une longue cape flottant derrière lui, il crut un moment être face à face avec Dark Vador. Mais la situation était encore bien pire. Bien que la capuche cachait quelque peu les traits du visage de son opposant, il reconnut sans peine le visage qu'il regardait tous les jours devant son miroir. La personne se tenant devant le Jedi se trouvait être lui-même, avec vingt ans de moins. Jamais il n’aurait pu imaginer une telle tournure des évènements. Ainsi, son double avait rejoint les rangs de l’Empire et était devenu l’un des Jedi Noirs de l’Empereur. A son épaule se trouvait l’explication de son absence de contrôle sur la Force : un ysalamiri. Ces créatures originaires de la planète Myrkr, qui possèdent l’étrange faculté de créer une bulle d’annulation de Force autour d’elle. Et, dans ses mains, le sabre laser du maitre Jedi. Le Sith prit la parole :

« Ma philosophie a toujours été d’apprendre à connaître un adversaire selon le style d’arme qu’il utilise. En l’occurrence, je n’aurai jamais imaginé tomber sur un sabre-laser si discret et finement réalisé. Mais il est d’autant plus étrange de voir son possesseur en chair et en os. L’Empereur n’a entrepris aucun projet de clonage pour ses Jedi noirs, pas même pour son 1er lieutenant. Aussi, je me demande bien qui a bien pu avoir l’occasion d’en créer un à mon insu, et dans quel but. »
Ainsi, son double pensait avoir affaire à un clone. Hypothèse la plus logique, puisque la réalité est invraisemblable…
« Et toi, te voilà devenu un esclave du côté obscur…
- … Suffit ! cria t-il en envoyant des éclairs de Force sur le prisonnier. Tu ne m’impressionnes guère. Je suis Dark Nibelum, et tu apprendras à me craindre ! Saches que tu te trouves face à celui qui a défait Luke Skywalker et a pris sa place au sein du nouvel Empire ! »
En effet, Caster était extrêmement surpris qu’un être puisse utiliser la Force malgré la présence d’un ysalamiri. Cela faisait de lui un adversaire terriblement puissant, mais cela signifiait que le Jedi avait peut-être en lui le même don. En tout cas, cela explique la peur du Sith à rencontrer des clones de lui-même s’ils peuvent être à armes égales. Autant dire que les heures du captif sont comptées.

« Emmenez-le devant notre maître, qu’il puisse périr dans l’humiliation et la peur. »

Deux stormtroopers passèrent derrière Caster et lui ordonna d’avancer, n’hésitant pas à enfoncer le canon de leurs blasters entre les omoplates…


Va falloir attendre un peu pour la suite car, comment dire ça... je sèche ^^

Château de Bast. Système Vjun, sur la bordure extérieure...

Arrivés sur Vjun, Caster suivit son double, escorté par une escouade de stromtroopers. L’ysalamiri toujours présent sur l’épaule du Sith l’empêchait toujours d’avoir recours à la Force. Cependant, il tâcha d’enregistrer mentalement autant d’informations qu’il pouvait sur les bâtiments et le chemin que le groupe empruntait. Au bout d’une dizaine de minutes, ils atteignirent une salle vaste dont les murs étaient finement ouvragés. Ce château fut jadis celui de Dark Vador et cette salle devait être la salle d’audience, là où le Seigneur Noir devait majoritairement vivre. A son grand étonnement, il vit une statue représentant un homme, habillé en robe Jedi. Sans peine, il reconnut le visage d’Obi-Wan Kenobi, à la fois respecté et haï par celui qui fut autrefois son disciple. A l’autre bout de la salle, assis sur un trône de pierre se tenait l’Empereur Palpatine ressuscité. Sous sa capuche noire se dessinaient deux intenses yeux jaunes.

Le contingent de stromtroopers s’arrêta à une cinquantaine de mètres du trône, poussant Caster à continuer sur sa trajectoire à l’aide du canon de son fusil. Le maître Jedi s’exécuta, se retrouvant seul à seul avec son double. Ce dernier s’arrêta à une demi-douzaine de mètres du trône, et posa un genou à terre.

« Je vous amène un nouveau Jedi, mon maître. Cela vous amusera certainement de nouveau de le voir se débattre et chercher à échapper à son inéluctable fin.
- Tu as bien fait, mon jeune apprenti. Fais donc, amuse-toi avec notre invité. »

Caster comprit sans mal l’épreuve qui allait lui être présentée. Un combat entre les deux protagonistes. Un combat évidemment truqué, car son adversaire inhibait ses pouvoirs grâce au reptile présent sur son épaule. Celui-ci sortit son sabre laser et l’alluma. Une longue lame rouge d’1m40 en jaillit, soit un peu plus longue que la moyenne, prête à en découdre avec son opposant. Il sortit également le sabre laser du maître, l’alluma et lui lança. Sans la Force, utiliser un sabre-laser relevait de l’exploit. Quant à le rattraper en vol, cela équivalait à un suicide programmé.
Son adversaire s’élançant déjà vers lui, Caster n’eut d’autre choix que de tenter l’impossible, estimant la trajectoire du sabre et récupérant sa garde de justesse pour éviter d’y laisser les orteils de son pied droit. Sa lame, elle, possédait une longueur avoisinant le mètre, en majeure partie à cause de la taille réduite de son sabre. Comparé à son adversaire, sa portée était donc restreinte. En position défensive, il entreprit de parer le premier coup à venir. Celui-ci arriva avec une telle force que le maître dut faire deux pas en arrière et maîtriser son équilibre naturel pour absorber l’inertie. Nibelum ne s’arrêta pas en si bon chemin et fit un rapide tour sur lui-même pour asséner un puissant coup de côté. Caster fut projeté au sol sous l’impact, son propre sabre-laser faisant une entaille dans son bras gauche. D’humeur à jouer avec sa proie, le Jedi noir attendit qu’il se relève. Sabre tendu en avant, l’épaule douloureuse, Caster dut faire appel à toutes ses forces pour rester apte au combat. Son entrainement contre Asajj lui avait beaucoup appris sur les duels mais, sans la Force, la différence était énorme.
Cherchant à anticiper les prochaines attaques, il peut esquiver un coup d’estoc et un fauchage au sol. Concentré sur le sabre, il ne vit pas le poing de son adversaire s’approcher de son visage. Recevant le choc de plein fouet, il fit quelques pas en arrière en titubant. Le combat continua à être aussi inégal pendant les minutes suivantes, paraissant beaucoup plus longues aux yeux du Jedi. Non loin de là, l’Empereur affichait un sourire et une satisfaction non simulée.

Caster tenta alors une nouvelle approche du combat, tentant de se mettre à distance pour échapper à la bulle d’annulation de Force de l’ysalamiri. Mais cette technique semblait évidente pour le Sith, qui fit toujours son possible pour rester le plus près possible. Le combat durait depuis une dizaine de minutes, ceci principalement du au sadisme de Nibelum. Il prenait plaisir à voir les différences se prononcer entre les deux combattants. Plus jeune, plus agressif, aidé de la Force, voir son adversaire tenter vainement de se débattre ajoutait à son plaisir. S’il n’était pas évident pour Caster que son double avait basculé complètement dans le côté obscur, le doute ne planait plus. Si ce combat continuait à durer, son dénouement est alors déjà écrit.

« Je suis vraiment déçu. Si l’on avait fait un clone de moi pour arriver à me battre, voilà leur tentative vouée à l’échec.
- Qui te dit que je suis un clone ? Qui te dit que je ne suis pas autre chose ?
- Peu importe. Quoi que tu sois, tu vas mourir. »

Le Sith se lança frénétiquement dans une série de mouvements rapides et furieux. Caster fit le vide dans son esprit pour ne faire plus qu’un avec son sabre, Force ou pas Force pour l’appuyer. Malgré sa blessure, il parvint à bloquer les attaques les unes après les autres. Furieux, Nibelum fit une feinte, lâcha son sabre d’une main et vint frapper sur le bras gauche du Jedi. Un cri de douleur déchira la salle. Caster essuya les larmes qui lui montaient aux yeux. Certes, il venait de prendre un coup difficile à encaisser, mais il avait trouvé la faille de son adversaire. Celui-ci, s’il a réellement pris la place de Skywalker, ne devait pas être sur les voies de la Force depuis plus d’un an. Son apprentissage est encore superficiel et il a surtout appris à utiliser les pouvoirs du côté obscur et la puissance offensive au combat. Ses sens défensifs sont donc peu développés et il peut laisser certaines brèches dans ses enchainements qui peuvent permettre au Jedi de lui porter un coup décisif.
Décidé à en finir, Nibelum pris de l’élan pour porter son dernier coup, laissant ainsi l’occasion à Caster de vérifier son analyse. Son épaule droite non protégée, Caster put en profiter pour décapiter l’ysalamiri et couper le bras de son opposant. Mais son objectif ne fut pas un succès total. L’ysalamiri périt, mais son sabre-laser fut désactivé, laissant apparaître sous la cape une armure en fibre de cortosis. Chacun des deux combattants fut surpris. Nibelum, qui n’avait pas prévu un coup pareil, et Caster, se retrouvant sans arme. De nouveau ouvert à la Force, il puisa en son sein pour reprendre des forces. Reprenant ses esprits plus rapidement que son adversaire, le maître Jedi lui mis un coup de boule dans la tête afin de le déstabiliser et lui donner suffisamment de temps pour s’enfuir. Même à l’aide de la Force, il lui était impossible de se mesurer à deux Siths en même temps.

De son côté, Palpatine s’était levé de son trône et avait commencé à remonter ses bras, prêt à lancer ses maléfiques éclairs de Force. Sans arme pour parer l’attaque, Caster se mit à courir en direction de la sortie, espérant échapper aux décharges de l’Empereur. Sentant ses espoirs s’évanouir, il aperçut pourtant du coin de l’œil un objet métallique, incrusté dans la statue de Kenobi. Reconnaissant son sabre-laser, il fit appel à la Force pour le faire léviter faire lui, l’allumant dans l’intervalle et se retourna juste à temps pour parer l’attaque. Mais la distance entre l’Empereur et le Jedi était déjà trop grande, Caster put se défaire de sa posture et reprendre sa course.

Une alarme se mit à retentir à travers toute la base. Se remémorant le trajet suivi lors de l’allée, Caster courut pour rejoindre le hangar et quitter la planète. Utilisant les techniques d’illusions, les soldats circulant tout autour de lui ne lui opposèrent aucune résistance. A la recherche d’un vaisseau correspondant à ses besoins, il vit une jeune femme lui faire signe de monter dans son vaisseau, une navette de classe Lambda. Sans réellement comprendre pourquoi cette personne l’aidait, il ne perçut aucune menace de sa part et rejoignit la passerelle d’embarquement à la vitesse de l’éclair. La pilote enclencha les moteurs et la navette décolla. Son code d’identification validé, il passa sans difficulté les barrières spatiales et s’élança dans l’hyperespace. Au calme, le Jedi put enfin regarder plus en détail la personne à qui il devait la vie.

« Loin de moi l’idée d’être grossier, mais pourquoi m’avez-vous porté secours ?
- Je sais qui vous êtes, Caster. Je suis une espionne rebelle. Je me nomme Léa. Léa Dendarii.
- Et bien, merci Léa. Je vous revaudrai ça.
- Oh, mais j’y compte bien. Il va déjà falloir que vous expliquiez au commandement rebelle pourquoi ma couverture est fichue », dit-elle avec un clin d’œil.


J'espère ne pas avoir déçu mes lecteurs ^^

whahohhhh !!!!! trop bon !

J'ai l'impression que tu t'es beaucoup inspiré de la trilogie du "jedi noir" car c'est dans ces livres que l'on entend parler pour la première fois des ysalamiri et de la ou le cortosis (enfin je sais plus si c'est dans cette trilogie ou dans "la main de Trawhn)

Même le combat m'y fait penser et je trouve que tu as su admirablement te servir de ta connaissance de l'UE

Il est vrai qu'on croise peu les ysalamiri en dehors de Myrkr, dans "La croisade noire du Jedi Fou", la première histoire de Thrawn. Le cortosis se retrouve à deux occasions : dans la base de Thrawn dans la duologie "La Main de Thrawn" (sous forme rocheuse), mais on la retrouve plus particulièrement sous forme d'armure dans "Moi, Jedi", portées par les Jensaarai, qu'a combattu Corran Horn en l'an 11.
Quant au combat, il m'a pris pas loin de deux semaines pour savoir ce que j'allais y écrire, et surtout pour déterminer comment mon Jedi allait pouvoir y mettre fin et s'enfuir.

Effectivement, je n'ai pas inventé grand chose. Mais ça permet aux lecteurs assidus de Star Wars de s'y retrouver et aux ignares l'envie de s'y mettre ^^

Ca devient de l'art à l'état pur... Difficile d'avoir envie de se lancer dans un RP après ça...

C'est vrai, j'avais oublié "moi, jedi" avec Corran Horn, il faut dire que "la main de Trawhn" était nettement plus captivant comme livre

Je ne sais plus dans quel livre j'ai lu que l'empereur se protégeais avec des murs en cortosis dans son palais

Bureau privé du chef de l’Alliance - Haut Commandement de l’Alliance Rebelle - Planète Naboo

Jamais Caster n’avait côtoyé autant de célébrités de la Rébellion en même temps. Il les connaissait tous de nom, et l’un d’eux faisait même partie de ses amis. Du moins, dans son univers. Une réunion d’urgence avait été organisée lorsque le Haut Commandement avait appris l’existence d’un Jedi dans leurs rangs. Et toutes les personnes concernées par cette révélation étaient présentes : Mon Mothma, dirigeante de l’Alliance ; Leia Organa Solo, dont il connaissait très bien son double ; Luke Skywalker et Kam Solusar, qui auraient déjà du construire l’Académie Jedi sur Yavin 4 à cette période ; et l’amiral Ackbar, commandant en chef des forces armées de l’Alliance. Caster se sentait observé, ressentant dans la Force un mélange de suspicion, d’excitation et d’interrogation tout autour de lui. Il s’attarda sur les émotions que laissait transparaitre le maitre Jedi à son égard. Celui-ci pensait certainement avoir trouvé un Jedi de l’Ancienne République, mais il risquerait d’être déçu lorsqu’il commencerait à lui poser des questions sur le fonctionnement de l’Ordre à cette époque.
Ce fut Mon Mothma, les coudes appuyés sur son bureau, son visage affichant un air dubitatif et surpris, qui commença :

« Bien. Nous sommes tous réunis ici suite au rapport de mission du lieutenant Dendarii, qui a du sacrifier sa couverture dans les rangs impériaux pour nous ramener la personne ici présente. Il est fait état qu’il s’agit d’un utilisateur de la Force, qui se serait battu contre l’Empereur en personne, ainsi que contre son nouveau disciple. Des recherches ont été faites sur le nom de Cale Caster, et nous sommes tombés sur le dossier d’un homme âgé de 30 ans, mort depuis près de 12 mois au cours d’une bataille dans le système Kuat. La première question partagée par l’assemblée toute entière ici présente est : Qui êtes-vous ? »

Caster comptait sur les aptitudes de Skywalker pour affirmer à ses camarades qu’il disait la vérité. Il ne fit donc rien pour cacher ses émotions, ou donner quelque raison que ce soit au maître pour se méfier de lui. Il savait bien que ce qu’il aurait à dire serait probablement incroyable pour n’importe qui, aussi fit-il confiance à son ancien maître pour l’aider.

« Je suis bien le Cale Caster dont vous avez sorti le dossier, une partie tout du moins. Je suis membre de l’équipage d’un vaisseau qui a traversé plusieurs dimensions alternatives avant d’être contraint de rester vivre dans celle-ci, et mon monde d’origine a mystérieusement 20 ans d’avance sur les évènements d’aujourd’hui, ce qui explique la différence d’âge entre moi-même et le Cale Caster de ce monde ».

Le groupe entier se tourna vers Luke, l’interrogeant du regard pour savoir s’il disait la vérité ou si celui-ci était devenu totalement fou. Mais le maitre Jedi fit un hochement de tête pour signaler que ses sens lui indiquaient qu’il disait la vérité. Caster reprit :

« Je noterai une remarque vis-à-vis de votre dossier : je ne suis pas mort. Du moins, mon double dans cette réalité ne l’est pas, car c’est lui que j’ai combattu sur Vjun.
- Celui-ci est devenu le nouvel apprenti de Palpatine ?, demanda Luke.
- En effet, l’Empire semble avoir mis la main dessus et son potentiel dans la Force a été découvert. J’ignore cependant pourquoi reste-t-il aux bottes de l’Empereur, car son pouvoir lui est très nettement supérieur. Lors de mon combat, j’ai découvert qu’il n’était que faiblement diminué par les bulles d’annulation de Force créées par les ysalamiri que Maître Skywalker a pu combattre il y a deux ans, alors que mes pouvoirs étaient totalement éteints.
- Et vous avez pu survivre à l’affrontement ?, question émanant du chef de l’Alliance.
- Par mon expérience. Mon double, aussi puissant soit-il, n’est encore qu’à ses balbutiements dans l’utilisation de la Force. C’est la raison pour laquelle il a choisi de suivre les entrainements de l’Empereur, pour en apprendre davantage.
- Depuis quand êtes-vous entrainé aux arts Jedi ?, question lancée à nouveau par Skywalker.
- Un peu plus de vingt années standards. A vrai dire, si les évènements d’aujourd’hui avaient suivi le même cours que dans mon monde, je serai sur les bancs de votre académie en ce moment.
- Les évènements ont été perturbés dites-vous ?
- Carnor Jax, le chef de la Garde Impériale, devait faire en sorte que les clones de l’Empereur subissent une dégénérescence cellulaire, provoquant sa mort finale. Mais ce seul épisode, le dernier manquant à votre monde pour suivre la même évolution, n’a pas eu lieu. Depuis, les évènements ont suivi une autre courbe.
Cette fois, ce fut Leia Organa Solo qui prit la parole :
- Nous demanderons à nos services de renseignements ce qu’il en est de Jax. Peut-être pourrons-nous déterminer ce qui a créé cette courbure, si toutefois votre histoire est bien correcte. Bien que mon frère et Solusar nous confirment que vous nous dites bien la vérité à votre sujet, ce récit demeure très surprenant et difficile à croire.
- Je me doute bien de l’invraisemblance de ce que j’ai pu narrer, mais tout cela peut reposer sur des théories bien tangibles…
Mon Mothma reprit la parole :
- Je me doute que tout cela créerait un débat fort passionnant, mais je crois que nous n’avons plus grand-chose à éclaircir qui ne demande notre présence à tous ici. Monsieur Caster, ou dois-je dire Maître ?
- J’avoue être habitué à Maître Caster, si cela ne gène personne.
Ce à quoi Luke Skywalker n’émit aucune objection.
- Très bien. Maître Caster, je vous laisse à la disposition des Maîtres Skywalker et Solusar. Je pense qu’ils auront bien plus de questions à vous poser. Merci à tous d’être venus ».
Les trois Jedi prirent congés.


Au cours du trajet jusqu’aux quartiers des deux Jedi, la conversation reprit par l’intervention de Luke :
- J’ai de nombreuses questions à votre sujet, comme depuis combien de temps êtes-vous dans notre… réalité ?
- Cela va faire pratiquement deux années standards. Je ne tenais pas à interférer dans le déroulement des évènements, afin que la guerre rencontre la fin prévue. Mais ce ne fut pas le cas. J’ai donc décidé de vous rejoindre, sans tenir à ce que mes talents dans la Force soit découverts.
- Vous avez dit que l’Empereur aurait du être défait il y a longtemps ?
- Oui, mais cela ne s’est apparemment pas produit. Il devait être trahit par un membre de sa garde impériale, Carnor Jax. Mais tout cela n’a plus vraiment d’importance. Les faits ici sont différents. Nous sommes en guerre depuis bien plus longtemps, et le fait que mon double soit le nouvel apprenti de Palpatine montre à quel point les choses ont dérivé. Autant participer si tout est déjà perturbé…
- Nous ne serons pas trop de trois pour arriver à les repousser. Kam et moi avions trouvé d’autres adeptes pour faire face à l’Elite du Côté Obscur, mais ils n’ont pas survécu.
- J’ai, à mon tour, une question à poser. Peu après notre arrivée dans cette réalité, il y eut la promotion d’un nouveau commandant en chef de l’Alliance. Or, celui-ci n’était pas à la réunion.
- L’ex-amiral Bigde ? Il n’avait qu’un rôle de remplaçant, en attendant le rétablissement de l’amiral Ackbar. Un choix malheureux, vu les conséquences de sa nomination.
- L'amiral Ackbar a été blessé ?
- Oui, au cours d’une attaque surprise par un contingent impérial. Un nouveau vaisseau était apparu dans l’Hégémonie de Tion peu de temps après le début de la guerre. Le Home One était le vaisseau le plus proche et nous craignions qu’il s’agisse d’une nouvelle arme de l’Empereur. Après coup, nous avons pensé qu’il devait s’agir d’un prototype de ses destroyers Eclipse. Mais nous ne l’avons plus revu depuis.
A la mention de Tion, Caster réalisa que leur seule arrivée dans ce monde avait déjà changé le cours de l’histoire.
- Si je ne fais pas erreur, il s’agissait de mon vaisseau.
- Vous possédez un vaisseau aussi grand ? Vous n’êtes donc pas le seul ayant débarqué dans ce monde ?
- Ce vaisseau est issu de la dernière classe de destroyer conçu juste avant notre "départ", un Défenseur Stellaire Victoire. Cependant, j’ai perdu la trace de nombreux membres de l'équipage au fil des mois. Nous avons mis le vaisseau au rancard, de manière à ne pas également changer l'issue technologique de votre monde ».

Caster pensa qu’il valait mieux ne pas mentionner la présence des siens au sein de l’armée de l’Alliance et garder cela pour lui. Cela leur éviterait de nombreux ennuis. Cependant, la mention de la destitution de Bigde lui faisait espérer que le mandat d’arrêt contre lui avait été retiré, même s’ils recherchaient une fausse identité.
Kam ne perdait pas une miette de l’échange entre les deux hommes. Il semblait moins enclin à faire confiance à leur nouvel allié que ne le faisait Skywalker. Il ignorait quel état son niveau, s’il pouvait représenter une menace pour lui et pour l’Alliance si tout cela n’était qu’une nouvelle manipulation.

« Très bien. Que savez-vous du nouvel apprenti de l’Empereur ? Votre… double ?
- Bien peu de choses. Ses compétences en combat au sabre sont encore minces. Il misait tout sur son avantage à utiliser la Force là où personne n’en est capable. Il possédait également une armure en fibre de cortosis. Probablement un cadeau de l’Empereur envers un apprenti jugé bien assez puissant.
- L’Empire s’est emparé de Duro l’année dernière, la principale source de baradium et de cortosis de la galaxie. Espérons que ce cadeau ne soit pas multiplié. Et je crois comprendre maintenant ses projets le… vous concernant. Son échec à prendre l’enveloppe du petit Anakin Solo l’avait temporairement affaibli, mais pas suffisamment pour qu’il meure. Il doit certainement projeter de s’emparer de votre double, mais n’a pas du en trouver le moyen ».

Caster n’aimait pas cela. Son double se retrouvait dans une situation désespérée et il souhaitait l’en faire sortir.

Beaucoup de parlote, j'en conviens. Mais il faut bien installer le décor pour la suite ^^

appetissant tout ça ^^

j'adore ta façon de mélanger l'empire des ténèbres dans ton récit, on y sent toute ton inspiration

Le pire reste à venir

Ayant modifié le cours de l'histoire pour prolonger inexplicablement le conflit entre la Rébellion et l'Empereur ressuscité, je suis libre de tout faire à ma guise.

Mais vois-tu, le hic, c'est de devoir réimaginer tout ce qui pourrait se passer de l'an 10 à l'an 19 (date de reddition de l'Empire dans l'univers réel). Leonia Tavira, on peut la mettre HS. Daala et Kyp Durron, jamais existés. Callista, jamais entendu parlé (même pour moi, je ne les ai pas lu ceux là ^^). Les Yévethas, c'est quoi ?. Pire encore : la 1ère insurrection corellienne et le retour de Thrawn ! On en fait quoi de tout ce beau monde ??
La seule constante, c'est l'invasion Vong, car c'est un évènement extérieur. Et même là, où était Nom Anor pendant tout ce temps ?
Pour la crise de Killik et la 2nde insurrection corellienne, le perso a basculé dans d'autres univers avant de voir ces évènements, donc on les oublie également. Mais imagine, il réalise son objectif, à savoir empêcher l'invasion des Vongs. La crise Killik n'existe pas puisque Raynar Thul n'a jamais été blessé sur Myrkr, Jacen n'est pas fait prisonnier et ne bascule pas plus tard... On a un véritable effet papillon !!
C'est pour ça que je l'ai fait se découvrir et limite tout changer de l'avenir de cette réalité. Elle n'a plus rien à voir avec l'univers étendu qu'on connait

Au début, je faisais des pirouettes pour faire coller Swing à l'univers étendu de Star Wars. Maintenant, j'ai toute l'histoire à réécrire !

Quand je te dis que le pire reste à venir

c'est vrai que comme tu es partis, tu n'as pas le choix, tu dois réinventer l'ue car déjà la tu as commencé.

c'est pas caster qui devrait être au prés de palpatine mais luke skylwaker

pour callista, c'est pas une grande perte çar les trois bouquins sont nuls à chier, kyp durron a une certaine importance dans la suite de l'ue car il devient quand même un grand maitre jedi malgré sa façon de toujours frôler le coté obscur, les yevethas, dommage car j'ai bien aimé cette espèce très dictatorial et pour thrawn, tu pourrais l'incorporer dans ton histoire car après tout, il a fait partie intégrante de l'empire et il été le seul non humain au poste le plus important dans la flotte.

en tout cas, bonne chance pour la suite